Cinq conseils pour les poètes en herbe
CONCOURS•Fond, forme, thématique… on vous dévoile les recommandations de l’éditeur Bruno DouceyDu 29 mars au 2 mai aura lieu la nouvelle édition du Grand Prix Poésie RATP. 20 Minutes a demandé à l’écrivain et éditeur Bruno Doucey quelles étaient les règles d’or pour se lancer en poésie. Ce spécialiste du genre est pour la quatrième année consécutive membre du jury du Grand Prix Poésie RATP. Il nous dévoile ses précieuses astuces pour (presque) égaler le style de Baudelaire.
1. S’inspirer de ses lectures
C’est un adage que vous avez déjà sûrement entendu: la lecture est le meilleur moyen de progresser à l’écrit et le genre poétique n’échappe pas à cette règle. « Il n’y a pas de génération spontanée de la poésie. C’est la lecture des poètes qui fait naître l’envie ou le besoin d’écrire » explique Bruno Doucey. L’écrivain conseille de se tourner vers les anthologies qui regroupent plusieurs auteurs d’horizons, d’époques et de tendances différentes. L’apprenti poète peut ainsi être comparé à une abeille qui va butiner de poèmes en poèmes avant de fabriquer son miel. « On se sert de l’écriture des autres pour trouver sa voie. Il ne s’agit pas d’imiter mais de considérer le langage comme un bien commun. On va y puiser des mots que d’autres ont utilisé mais on les utilisera autrement. » concède l’éditeur.
2. S’affranchir des règles stylistiques
« L’un des premiers conseils que je donne aux jeunes poètes, c’est de désapprendre ce qu’ils ont appris. » Fini les rimes croisées ou embrassées, les sonnets pompeux et les alexandrins. « Il faut se sentir complétement libre, chercher la musicalité du texte et faire naître des images. » Les auteurs doivent néanmoins s’astreindre à une certaine rigueur concernant ce que Bruno Doucey nomme la forme-sens : « Il faut trouver un mode d’expression qui soit adapté au sujet que l’on aborde, travailler conjointement le signifiant et le signifié. »
3. S’ancrer dans la modernité
Si le genre poétique se détache des règles désuètes, ce n’est pas le seul aspect à se renouveler. Parmi les nouveaux styles prisés, on retrouve aussi bien des formes brèves, tels que les haïkus, que de la poésie narrative. La nouveauté passe aussi par les thématiques abordées. Bruno Doucey nous donne ainsi l’exemple d’un poète allemand qui a consacré un texte à la coloscopie ou d’une poétesse coréenne qui écrit sur la mammographie et les tâches journalières des femmes. « On peut écrire sur tout, affirme-t-il. Même ces réalités-là peuvent devenir des réalités poétiques. »
4. Rester authentique
« La poésie n’est pas réservée à un cercle restreint de spécialistes. » souligne Bruno Doucey. Vous pouvez au contraire profiter de l’affranchissement des règles stylistiques et des nouveaux espaces de liberté pour vous exprimer. « On est entré dans un espace beaucoup plus démocratique qui permet une différenciation plus grande des modes d’expression. » précise notre spécialiste. Nul besoin pour cela de s’attabler avec un carnet, prêt à dégainer vos plus beaux phrasés. Privilégiez plutôt la spontanéité. « Lorsqu’on écrit un poème, on ne donne pas rendez-vous à l’écriture. » ajoute Bruno Doucey. Sur votre smartphone, votre ordinateur, un post-it ou un bloc note, écrivez où bon vous semble et quand cela vous chante.
5. Tester son style
Quel que soit votre âge et votre expérience, vous avez jusqu’au 2 mai pour envoyer le texte de votre choix sur le site du Grand Prix Poésie RATP. Les candidats seront divisés en trois catégories: Enfants pour les moins de 12 ans, Jeunes pour les moins de 18 ans et Adultes pour les participants majeurs. 100 lauréats seront sélectionnés et publiés dans un recueil édité en partenariat avec Gallimard. Le jury sélectionnera, parmi ces 100 finalistes, dix poèmes qui seront affichés durant les deux mois d’été dans le métro parisien. Alors à vos stylos !