Climat : comme les températures, l'inquiétude monte

Urgence sanitaire, course à la vaccination ou conséquences de la crise économique, l'actualité pandémique des derniers mois n'a pas laissé beaucoup de place aux défenseurs du climat pour mobiliser les citoyens, les élus et les médias. Cela dit, les Français semblent toujours concernés par l'avenir de la planète. Près de 80% de la population française s'inquièterait ainsi du changement climatique selon un sondage réalisé par le groupe énergétique Vattenfall, en janvier 2021, auprès de plus de 1000 individus entre 16 et 64 ans. « Le changement climatique représente l'un des problèmes les plus importants selon 23% des Français, juste derrière le risque d'épidémies qui se situe à 27% » précise Henri Reboullet, Représentant du groupe Vattenfall en France et PDG de Vattenfall Energies. Une inquiétude qui transparait également à travers les mots retenus par les membres du panel pour décrire leur sentiment face aux sujets environnementaux : « colère », « anxiété » ou encore « impuissance ».

Des signaux favorables en 2020

Voilà pour le constat. Reste désormais à transformer cette peur en une mobilisation efficace pour que la défense de l'environnement fasse partie des enjeux prioritaires de l'après pandémie. Sur ce point, quelques récents signaux permettent d'être relativement optimistes en la matière. Citons-ici l'important écho dont ont bénéficié les travaux la Convention citoyenne pour le climat, avec notamment certaines propositions reprises dans le cadre la nouvelle « loi climat » qui sera étudiée par le Parlement au 1er trimestre 2021. Dans le même temps, le Plan de relance économique du gouvernement prévoit de flécher un tiers de son budget à des actions favorables à la transition écologique. Dernière bonne nouvelle : le climat a conservé sa place dans le Top 3 des sujets les plus traités dans les réseaux sociaux et les médias traditionnels en 2020 (étude MyTelescope pour Vattenfall – Janvier 2021), signe que le sujet demeure une priorité malgré le contexte de la crise. Sans surprise, il partage les autres places du podium avec la récession économique et la pandémie.

Prioriser la relance ou la planète ?

Bien entendu, ces signaux favorables semblent encore relativement insignifiants par rapport aux enjeux du climat. Les températures ont à nouveau battu des records en 2020 et Corinne Le Quéré, Présidente du Haut Conseil pour le climat, rappelait en janvier, que malgré la baisse des émissions de gaz à effet de serre due à la pandémie de Covid-19 (réduction anticipée de 10% sur 2020), la trajectoire de réchauffement climatique s'éloignait des objectifs de l'accord de Paris car cette baisse n’est pas structurelle et est sujette à rebond. « Les Français semblent conscients d'une possible inadéquation entre climat et reprise. Selon notre étude, ils sont d'ailleurs près de deux tiers à déclarer vouloir prioriser la poursuite (ou l’accélération) de la lutte contre le changement climatique, même si cela ralentit l'économie » indique Henri Reboullet. En Europe, les Français sont parmi les citoyens plus attachés à cette priorité climatique (68% contre 60% au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas). Une conviction qui devrait peser dans le débat public ces prochaines semaines et à plus long terme lors des futures échéances électorales.

Les actions des entreprises jugées plus efficaces

Mais comment agir efficacement pour lutter contre le changement climatique ? Au-delà des grandes conférences internationales ou des stratégies gouvernementales, les citoyens semblent davantage faire confiance à une écologie « concrète » qui serait notamment portée par les entreprises et les collectivités locales. Autrement dit : une approche plus vertueuse des modes de production et de consommation qui leur semble très efficace pour réduire massivement les émissions de CO2. Pour 35% d’entre eux, cela passerait par l'approvisionnement des sites industriels en énergie propre, la relocalisation en France de certaines productions (pour 49%) ou encore l'optimisation énergétique de certains processus de fabrication sont ainsi plébiscités par les sondés (pour 33%). De quoi se défausser de leur propre responsabilité en reléguant des actions plus individuelles comme la mobilité douce ou la rénovation énergétique de leurs logements ? Pas si sûr. De nombreux citoyens se déclarent en effet prêts à payer plus cher (jusqu’à 38% !) pour consommer des produits et services plus durables. Une première piste intéressante pour imaginer une relance verte après la pandémie.

* Vattenfall a réalisé une étude en janvier 2021 sur la perception du changement climatique par l’opinion publique française. Cette étude réalisée par TNS Kantar auprès d’un échantillon représentatif de +1050 individus entre 16 et 64 ans vise d’une part, à obtenir les constats globaux de la perception du sujet climat et des inquiétudes qu’il suscite et, d’autre part, à identifier les attentes et les besoins exprimés comme solution au problème du climat. Cette étude qui se focalise sur l’opinion publique française, met en perspective les résultats d’aujourd’hui avec ceux des études réalisées sur 7 pays en Europe, avant et pendant la crise Covid-19 (vagues précédentes décembre 2019 et Juin 2020).