EuropeQuatre idées reçues sur l’Union européenne

Quatre idées reçues sur l’Union européenne

EuropeCoût, technocratie, adhésion des citoyens… L’Union européenne est régulièrement visée par de nombreuses idées reçues. Les décodeurs de l’Europe et 20 Minutes en décryptent quatre.
Commission européenne
Jean Sallet - 20 Minutes Production
Jean Sallet - 20 Minutes Production

L'essentiel

  • Ursula von der Leyen débutera prochainement son mandat de présidente de la Commission européenne.
  • Sa prise de fonction représente une bonne occasion de se pencher sur le fonctionnement des institutions, les enjeux et le fonctionnement de l’Union européenne.
  • Le site Les Décodeurs de l’Europe de la Représentation en France de la Commission européenne propose de décoder quatre exemples d’idées reçues.

Les Français se désintéressent de l’Europe

Faux ! Au contraire, la participation de nos concitoyens aux dernières élections européennes de mai 2019 a justement connu une nette hausse pour atteindre 50,12 % des inscrits (son plus haut niveau depuis 1994). Une performance électorale récemment confirmée par le dernier Eurobaromètre du Parlement européen (juillet 2019) selon lequel 53 % des Français considèrent aujourd’hui que leur voix compte dans l’Union européenne. Mieux, si un référendum sur le maintien de la France dans l’UE devait être organisé, près de 60 % des sondés voteraient OUI. Un soutien notamment très fort chez les jeunes (68 % pour les 15-24 ans) et les seniors (64 % pour les plus de 55 ans). S’ils ne semblent donc pas désintéressés par l’Union européenne, les Français s’estiment néanmoins encore mal informés sur l’Europe et ses enjeux. Un sentiment partagé par 71 % des sondés selon une enquête menée en 2018.

L’Union européenne est antidémocratique

Faux ! Contrairement à une croyance bien ancrée, l’Union européenne est un système démocratique similaire à celui des États membres qui la compose. La Commission européenne assume ainsi le rôle de gouvernement proposant des lois (directives ou règlements) au Parlement européen (dont les membres sont élus directement par les citoyens) et au Conseil des ministres européens (composé de ministres nationaux des États membres). Les députés nationaux participent également au débat européen en adoptant des résolutions qui influencent le processus législatif de l’Union.

Mieux, l’Europe est également pionnière en matière de démocratie participative. Grâce au mécanisme d’initiative citoyenne, un million de citoyens issus de ses États membres peuvent en effet saisir la Commission européenne et lui demander de formuler une proposition de loi sur un sujet précis. Un dispositif qui a déjà abouti, par exemple, au renforcement de la protection des populations face à l’usage de biocides (pesticides et herbicides) en Europe. Dans une logique de transparence, les membres de la Commission sont également tenus de rendre public tous leurs échanges avec des individus ou organismes extérieurs. Au 30 janvier 2019, presque 12.000 entités ont ainsi été répertoriées dans le registre de transparence de la Commission.

Enfin, en cas de désaccord majeur avec la Commission, le Parlement peut voter une motion de censure à son égard. En cas d’adoption à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés et à la majorité des membres composant l’Assemblée, une telle mention entraîne automatiquement la démission de la Commission. Un mécanisme qui renforce le poids des élus, et donc des électeurs européens, dans les mécanismes de décision.

La Commission européenne n’a pas un rôle stratégique

Faux ! La Commission européenne est un organe vital de l’Union. Garante de l’intérêt général de l’UE, elle possède notamment – durant son mandat de cinq ans – le monopole de l’initiative législative. Les 28 commissaires (un par État) s’impliquent ainsi sur des dossiers majeurs pour le quotidien de 512 millions de citoyens européens. Par exemple, la Commission européenne s’est distinguée, cet automne, en apportant son soutien à la Banque européenne d’investissement (BEI) dans sa décision de cesser le financement de nouveaux projets liés aux énergies fossiles à partir de 2022, ou en lançant une consultation publique concernant la présence d’allergènes dans les cosmétiques. Une action forte qui se manifeste aussi sur les sujets économiques. En mars dernier, la Commission a ainsi infligé une amende d’1,5 milliard d’euros à Google pour pratiques anticoncurrentielles. Pour défendre et expliquer ce rôle stratégique, le Président de Commission tient, chaque année en septembre, un discours sur la situation de l’Union devant le Parlement européen. L’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée et de dévoiler ses priorités pour l’année à venir.

L’Europe coûte trop cher à la France

100 euros par an. C’est environ la contribution de chaque Français au budget de l’Union. Elle est calculée à partir de la différence entre ce que la France verse au budget de l’Union et ce qu’elle reçoit : 6,7 milliards d’euros par an sur période 2014-2017. De l’argent en moins pour les dépenses nationales ? C’est plus compliqué que cela. Le budget européen finance en effet des projets et des programmes qu’aucun État membre ne pourrait mener tout seul. Citons ici Galileo (le GPS européen), Erasmus (échanges universitaires), ou encore Copernicus (surveillance de la Terre). Surtout, l’Union européenne permet aux entreprises françaises d’accéder à un marché de plus de 500 millions de consommateurs. On estime ainsi à 3,9 millions, le nombre d’emplois générés en France grâce à l’adhésion européenne.

Ce contenu a été réalisé par 20 Minutes Production, l’agence contenu de 20 Minutes, pour la Commission européenne