EnvironnementSont-ils prêts à en faire plus ?

Sont-ils prêts à en faire plus ?

Environnement20 Minutes a interrogé les 18-30 ans sur leur engagement au quotidien pour la planète
Ademe
Anne Guitteny - 20 Minutes Production
Anne Guitteny - 20 Minutes Production

S’ils se sentent concernés par la transition écologique, les jeunes dénoncent un manque d’implication de la part des entreprises et un coût élevé des produits éco-responsables. Un tiers des jeunes interrogés estiment ainsi que les prix sont un levier efficace pour faire changer les comportements.

Prise de conscience enclenchée

Même si les jeunes ne s’attribuent que la note de 6,3 sur 10 en termes d’action et de gestes écologiques au quotidien, ils sont totalement conscients de la nécessité de protéger “leur” planète. 94 % des 18/30 ans ont parfaitement intégré l’importance des enjeux environnementaux. Même s’ils se sentent parfois limités dans leur champ d’action, les jeunes sont nombreux à exprimer une demande de soutien venant du gouvernement et/ou surtout des entreprises et des marques. A noter que les jeunes femmes s’impliquent davantage que les hommes dans la préservation de l’environnement au quotidien en achetant, par exemple, leurs vêtements d’occasion ou en consommant local. Elles sont ainsi 26 % contre 19 % pour le sexe opposé.

Qu’est-ce qu’un quotidien écolo ?

Pour 56 %, on peut démarrer par des actions individuelles pour faire bouger les choses, en mode #chaquegestecompte ! Pour une grande majorité des jeunes, c’est en se préoccupant des déchets que l’on peut agir le plus facilement : en les triant (81 %), en réduisant l’utilisation du plastique et du jetable (72 %), en ne jetant ni ses mégots ni ses chewing-gums par terre. Cela passe aussi par consommer de saison (49 %), réduire sa consommation d’eau (54 %), éteindre ses appareils électroniques lorsqu’on s’absente, réparer ses objets plutôt que de racheter. En revanche, l’achat d’occasion, tout comme les nouveaux modes de consommation (emprunt, location…), ne sont pas des réflexes acquis. Les jeunes ont du mal à switcher leur mentalité. Les autres difficultés qu’ils rencontrent ? Le suremballage (la faute aux industriels), le tri sélectif (pas encore présent partout) et les transports en commun (pas accessibles pour tous). Il est en effet difficile de se passer de sa voiture lorsque l’on vit à la campagne. Ils avouent aussi avoir du mal à faire une croix sur l’avion quand ils ont envie de découvrir le monde.

Ne pas être (les) seuls à agir

“Il devrait y avoir une loi qui interdit aux entreprises d’envelopper les produits avec du plastique”, “Pousser les citoyens à agir c’est bien, pousser les agriculteurs et les industriels à agir, c’est mieux !”, “Il faudrait commencer par l’exemplarité des entreprises et des institutions”… Moyen de se déculpabiliser ou véritable besoin de se sentir soutenu ? 43 % des jeunes pensent que ce sont les entreprises qui peuvent avant tout changer les choses. Et pour cause : ils sont d’accord pour consommer différemment, mais ils soulignent (reprochent ?) qu’ils ne peuvent le faire que si on leur en donne la possibilité.

Save the planet vs save my money

“J’aimerais passer au zéro déchet, au bio et local, mais la barrière c’est le prix.” A produits égaux, 56 % des jeunes choisiront la marque la moins chère face à une concurrente éco-responsable. Concilier écologie et (petit) budget est pour eux une vraie problématique, et la plupart n’y voient pas suffisamment de bénéfices pour justifier un “sacrifice”. Ainsi, s’ils “signent” sans problème pour agir responsable quand ça ne leur coûte rien, dès que le portefeuille entre en jeu, l’affaire devient plus compliquée. Conscients qu’il est indispensable de consommer “mieux”, ils ne sont pas encore capables de consommer “moins”. Ils sont d’ailleurs très marqués par la société consumériste et ont du mal à se projeter dans un modèle de société plus sobre. Coincés
entre des moyens limités et une envie de bien faire, une prise de conscience réelle et une société de consommation oppressante, la jeune génération oscille alors entre ses paradoxes…

Responsabiliser les adultes de demain

L’un des souhaits récurrents des interrogés ? Initier le plus tôt possible les enfants aux enjeux environnementaux. En “marchant pour le climat” dans les rues du monde entier le 21 septembre 2019, les jeunes ont montré que prendre soin de l’environnement était un acte nécessaire. Mais s’ils veulent bel et bien aller vers du mieux, ils attendent beaucoup des plus âgés : ils ont besoin qu’on leur indique la voie et qu’on leur propose des produits et services plus écologiques. Selon eux, c’est main dans la main qu’on marchera plus vite… et plus loin.

*Etude #MoiJeune 20 Minutes – OpinionWay réalisée pour l’ADEME en septembre 2019 sur un échantillon de 721 jeunes représentatif de la population française âgée entre 18 et 30 ans.

Ce contenu a été réalisé par 20 Minutes Production, l'agence contenu de 20 Minutes, pour Ademe