Coopératives agricoles : valoriser le travail des producteurs
AGRICULTURE•Quand collectivisme et monde rural font bon ménageCette année encore, nombreux seront les visiteurs à se rendre parc des expositions de la porte de Versailles entre le 24 février et le 4 mars prochain, dates du Salon International de l’Agriculture, la grand-messe du secteur. Le SIA, c’est l’occasion pour les élus d’échanger avec les éleveurs et producteurs entre deux dégustations de produits, d’écouter leurs recommandations et leurs besoins, à l’heure où, hélas, tous les voyants de la filière agricole ne sont pas au vert.
Le bonheur est dans la coop
Et si la solution, pour les professionnels en difficulté, était le regroupement en coopérative ? “Le regroupement en coopérative garantit des débouchés à long terme pour les producteurs. Il est également vecteur de durabilité et d’agriculture responsable”, pointe Fabien Lemarchand, producteur qui fournit des pommes pour la marque de cidres normands Ecusson (Entreprise Eclor - Branche boissons de la coopérative Agrial). Il est, comme ses 300 confrères pomiculteurs des vergers Ecusson, garant de la qualité de ce cidre centenaire de par le soin apporté au produit et la pratique d’une agriculture raisonnée de proximité (les pommes ne sont jamais stockées plus de 48 heures avant d’être pressées), et solidaire. Ainsi, le fond de mutualisation commun permet par exemple aux adhérents de la coopérative de faire face aux aléas climatiques susceptibles d’altérer la production (gel, grêle etc.) “Ce modèle assure ancrage territorial et retombées durables au niveau local”, révèle le cultivateur. Depuis une dizaine d’années, les coopératives ont globalement repris des parts de marché dans le secteur agroalimentaire, comme en témoignent les récents rachats, par des coopératives, d’actifs de marques sous l’égide de la holding Turenne Lafayette (Madrange, William Saurin). “Les coopératives arrivent avec de nouvelles idées en termes de débouchés pour la production des adhérents”, appuie Olivier Frey, consultant indépendant spécialiste des coopératives agricoles et co-auteur du livre Les Coopératives Agricoles : Identité, Gouvernance et Stratégie. Pour les producteurs, souscrire à ce modèle revêt plusieurs intérêts : appartenant par définition aux agriculteurs, chaque membre a le même poids en assemblée générale, “ce qui est une différence majeure avec les sociétés par actions où c’est la part du capital détenu qui importe, note Olivier Frey. Comme les représentants des producteurs sont décisionnaires au niveau stratégique, il est possible pour eux d’avoir une vision à moyen et long terme, bénéfique à tous.”
Se rapprocher des consommateurs
Et du côté des consommateurs, sont-ils sensibles à ces problématiques ? “Les circuits courts sont à la mode, tout ce qui tend à améliorer la proximité avec le producteur intéresse le client final. A nous de continuer à valoriser ce modèle”, reconnaît Fabien Lemarchand. La prochaine étape, pour les coops, concerne leur transition numérique. Afin de se rapprocher encore plus des consommateurs via l’interaction digitale. Pour les rencontres physiques et les échanges réels, rien de mieux que le Salon de l’Agriculture.
Vidéo fournie par Ecusson
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.