BisbilleJean-Luc Mélenchon n’est « pas le chef du NFP », rappelle Olivier Faure

Assemblée nationale : Éric Coquerel veut « convaincre » le PS de voter une censure, Olivier Faure tacle Mélenchon

BisbilleLe patron du PS souligne que Jean-Luc Mélenchon n’est « pas le chef du Nouveau front populaire »
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

L’orage continue de gronder entre LFI et PS, sur fond de non-vote de la censure du gouvernement Bayrou par le parti à la rose. Jean-Luc Mélenchon, qui accuse les socialistes de « forfaiture » après leur refus de censurer le gouvernement jeudi, « n’est pas le chef du Nouveau Front populaire », souligne le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans un entretien samedi à La Dépêche.

Appelant le tribun insoumis à « argumenter plutôt qu’à invectiver et menacer », Olivier Faure observe que « si à chaque désaccord, il organise une purge comme il a déjà pu le faire dans son propre parti, il finira tout seul ». « Le NFP ce n’est pas un parti unique, mais une coalition. Jean-Luc Mélenchon n’en est pas le chef », insiste le socialiste, qui remarque que les insoumis ont la « liberté » de prendre « des positions qui ne sont pas les nôtres ». « La nôtre est de nous définir par nous-mêmes », ajoute-t-il.

Une censure fin février ?

« Personne n’est cramponné à LFI. Le NFP ce sont quatre forces autonomes », assène-t-il. Mais le chef des socialistes rappelle que son parti peut censurer le gouvernement « à tout moment ». Des mots qui feront plaisir à Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, qui s’exprimait ce samedi matin sur France Info. Pour le député, le Parti socialiste s’est « écarté » du Nouveau Front populaire en refusant jeudi de voter la censure, mais a « une séance de rattrapage » avec le prochain vote du budget fin février/début mars.

Il faudrait « entre 15 et 20 voix » socialistes pour faire chuter François Bayrou, « si toute l’opposition vote la motion », Rassemblement national compris, calcule Éric Coquerel. Seuls huit socialistes sur 66 ont voté la mention de jeudi. « Mon travail est d’ici février de convaincre de censurer, si on ne veut pas laisser Emmanuel Macron continuer sa politique pendant trois ans », a-t-il dit, espérant rallier « suffisamment » de députés PS, « voire tout le groupe » à l’Assemblée nationale.

Le député de Seine-Saint-Denis estime que le budget Bayrou « est un budget Barnier en pire » et que la réouverture de la négociation sur la réforme des retraites fixant l’âge de départ à 64 ans est « un attrape-nigaud ». « Nous avons fait un autre choix, celui de négocier avec le gouvernement pour éviter le pire à nos concitoyens », défend de son côté Olivier Faure. « Demain quand ils iront chez le médecin ou à la pharmacie, ils ne seront pas moins remboursés et ils le devront aux socialistes ».