Assemblée nationale : « Nous sommes dans l’opposition, nous censurerons le gouvernement », assure Cyrielle Chatelain
Verts et mûrs•Alors que Marine Tondelier s’est révélée médiatiquement cet été et que d’anciens insoumis ont rejoint le groupe, les écologistes rentrent ambitieux à l’AssembléeXavier Regnier
A l’Assemblée nationale,
Ambiance de rentrée des classes au Palais Bourbon. A quelques jours de l’ouverture de la session parlementaire, avec une Assemblée nationale recomposée, les groupes se mettent en place, discutent au détour d’un couloir, font découvrir les lieux à leurs collaborateurs novices… Dans l’effervescence, la conférence de presse de rentrée des Ecologistes démarre à la bourre.
Pourtant, pas le moindre signe d’essoufflement dans la voix de Cyrielle Chatelain, présidente reconduite du groupe à l’Assemblée, ni dans celle de Guillaume Gontard, son homologue au Sénat. Seulement de la détermination. « Nous sommes dans l’opposition, et nous censurerons le gouvernement pour la faute d’Emmanuel Macron », claironne la députée de l’Isère. Elle assure aussi que « nous jouerons notre rôle dans cette Assemblée où tout est incertain ».
« Depuis deux ans, on a toujours œuvré pour l’unité » à gauche
Forcément, Michel Barnier en prend pour son grade. Premier ministre assis sur « un socle parlementaire très faible », contraint à une « double cohabitation » avec le président et avec l’Assemblée, l’homme de droite n’est clairement pas dans le cœur des écolos. « Il n’y aura aucune participation des écologistes au gouvernement, nous n’avons reçu aucune invitation et nous n’étions pas demandeurs », tranche Cyrielle Chatelain.
Quel sera donc le « rôle » des écolos à l’Assemblée, et plus largement à gauche ? Situé entre une France insoumise et un PS dont les poids se sont rééquilibrés, le groupe écologiste « est renforcé parce qu’il accueille des figures politiques qui ont une autre histoire, une autre culture », se félicite sa présidente. Une référence sans les nommer aux anciens frondeurs insoumis, dont François Ruffin et Clémentine Autain.
Plus forts car ils portent « des débats et des sujets qui intéressent à gauche » et « des solutions qui rassemblent au-delà des écologistes », les Verts ne veulent pas se voir trop beaux non plus. « On a toujours œuvré pour l’unité, c’est une constante qui a été incarnée avec brio par Marine Tondelier pendant la campagne des législatives », salue Cyrielle Chatelain, qui veille à faire référence aux « 193 députés de gauche » du NFP.
D’ailleurs, si « le combat contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité » ainsi que « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » ne sont pas oubliés, c’est bien l’abrogation de la réforme des retraites dont il a surtout été question. « La seule façon de l’obtenir, c’est qu’elle soit portée par la gauche », insiste l’écologiste, appelant à ne pas tomber dans « le piège » posé par le RN. Car face au « programme économique extrêmement flou » du parti de Jordan Bardella, inconstant sur l’âge de départ, la gauche « sait comment faire à l’Assemblée et au Sénat », avance Guillaume Gontard. « Le lien Assemblée-Sénat sera très important » sur cette question et sur le budget, prophétise-t-il, prêt à « aller chercher des majorités ». Humilité ou non, ça ressemble fort à un discours de parti moteur à gauche.
À lire aussi