Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dimanche soir à Paris, une semaine après les législatives, pour réclamer « un gouvernement du Nouveau Front populaire » et dénoncer le choix du Parti socialiste, qui n’a pas validé la candidature d’Huguette Bello.

« On est là ! On est là ! Même si Macron ne veut pas, nous on est là », « la jeunesse emmerde le Front national », ancien nom du Rassemblement national, ont scandé les manifestants.

Sur la chaîne Public Sénat, le président LR du Sénat Gérard Larcher a proposé une « trêve politique » qui s'étende jusqu'à début septembre, après la fin des Jeux paralympiques. « Il faut que ce soit un vrai moment de rassemblement, de fête, ça explique pourquoi j’ai proposé que la trêve olympique soit un moment de trêve politique », affirme-t-il. Il en va notamment, selon lui, de l'image de la France à l'international, alors que la rentrée de la nouvelle Assemblée, le 18 juillet, s'annonce tendue sans Premier ministre.

C’est le petit détail qui met la puce à l’oreille. Sur les images du passage de la flamme olympique à l’Assemblée, censé s’être déroulé ce dimanche, notre journaliste Rachel Garrat-Valcarcel a repéré des députés… battus lors des législatives anticipées. Quelques petites recherches plus tard, on apprend grâce à Politico que la séquence a été enregistrée en secret en mai, puis archivé en raison de la dissolution.

Après le refus du PS sur Huguette Bello, un nouveau nom émerge du côté des militants de gauche pour une éventuelle candidature qui ferait l’unanimité, en la personne de Marie-Georges Buffet. Députée de 2022 à 2022, l’ancienne ministre des Sports est aujourd’hui suppléante de Soumya Bourouaha, députée communiste de la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis.

La ministre de la Culture, qui a quitté les rangs LR il y a quelques mois pour rejoindre le gouvernement, fait partie de ces figures qui veulent réunir les deux forces. « Une majorité de Français s’est mobilisée au premier tour contre l’extrémisme de gauche, et au deuxième tour contre l’extrémisme de droite. Il y a donc, avec le soutien de la majorité des Français, un chemin pour les républicains de tous les bords », estime-t-elle dans une interview pour Le Parisien.

Rachida Dati y revient sur le « pacte législatif » proposé par Laurent Wauquiez. « L’essentiel est d’être en soutien à ce gouvernement de coalition », insiste-t-elle, que LR participe ou non. « Nos électeurs ne nous pardonneraient pas d’avoir refusé la main tendue par le président de la République, alors qu’il s’agit d’éviter le chaos au pays », sermone la ministre, selon qui les dissenssions à gauche sur le nom d'un Premier ministre « prouve leur impréparation à gouverner le pays ».

Du côté des macronistes, l'heure est à l'entente avec la droite afin de supplanter le NFP. Édouard Philippe a appelé à un « accord technique » avec Les Républicains (LR). Plusieurs figures de LR ont demandé la nomination d'un Premier ministre de leur parti. Le nouveau président du groupe, Laurent Wauquiez, a parlé d'un « pacte législatif », sans participation au gouvernement. Dans le JDD, François Bayrou a dit ne pas croire « au succès » de la « stratégie » présidentielle de temporisation: à Emmanuel Macron de nommer le chef de gouvernement, et pas aux « combinaisons de partis ».

«J'ai dit que j'étais prêt à exercer cette fonction (de Premier ministre) dans le dialogue et le respect de mes partenaires mais (...) j'ai déjà suggéré d'autres noms », a affirmé Olivier Faure au Parisien. « Autour du 18 juillet, nous devons avoir trouvé un candidat ou une candidate », explique le patron du PS, évoquant la date de la réunion de la nouvelle Assemblée et l'élection de son nouveau président.

Pour les Écologistes, Marine Tondelier a expliqué dimanche sur France Inter que son parti avait accueilli l’hypothèse Bello « avec beaucoup de bienveillance » et « d’enthousiasme ». Les Verts souhaitaient néanmoins pouvoir la rencontrer « pour pouvoir défendre sa candidature ».

« Le problème que j’ai eu avec le PS, c’est qu’ils n’ont mis qu’un nom sur la table, Olivier Faure, dont par ailleurs je pense beaucoup de bien sur plein d’aspects. (…) Les Insoumis, quelque part, avaient fait plus de pas dans la discussion » et « il faut maintenant que les autres fassent d’autres pas », a ajouté la secrétaire nationale des Écologistes.

Etat d’urgence au NFP ? Après le rejet de la candidature d’Huguette Bello à Matignon par le PS, les partis de gauche doivent se mettre d’accord sur un nom. Le patron du PCF Fabien Roussel veut rencontrer ses homologues au plus vite pour tout remettre à plat.

Des internautes ont retrouvé des avis postés sur Google par Antoine Léaument, député LFI, à propos de plusieurs restaurants. L’un de ces avis, posté il y a deux ans, concerne un restaurant tunisien situé à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans lequel le député a été de nouveau photographié lors de la campagne pour les européennes. Il a d’ailleurs confirmé, répondant aux tweets, qu’il s’agissait « d’un de ses restaurants préférés ».

Manuel Bompard a convoqué les leaders insoumis pour « pour analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure ».

«C’est une dirigeante politique exceptionnelle », a encore insisté dimanche matin sur France inter la députée LFI Clémence Guetté à propos d’Huguette Bello, soulignant qu’elle « avait prouvé qu’elle savait diriger un exécutif » et qu’elle « avait pour elle une vie de combats et de militantisme ».

« Nous attendions de comprendre quels arguments politiques » le PS « opposait à la candidature d’Huguette Bello, nous n’en avons eu aucun », a déploré Clémence Guetté dimanche. « Nous allons continuer à nous parler, c’est une évidence », a-t-elle affirmé. « C’est normal que ces discussions soient exigeantes et ne se fassent pas en une minute », a-t-elle encore plaidé.

La présidente de la région La Réunion Huguette Bello a annoncé dimanche « décliner sans plus attendre l'offre » de devenir Première ministre au nom du Nouveau Front populaire (NFP), faute d'accord entre les partenaires de gauche. Dans un communiqué, elle dit « prendre acte » que sa candidature « ne fait pas l'objet d'un consensus entre toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, et notamment qu'elle n'est pas soutenue par le Parti Socialiste ». « Dans ces conditions et soucieuse d'un accord rapide au sein du NFP, j'ai décidé de décliner sans plus attendre l'offre qui m'a été faite », a-t-elle ajouté.

… consacré à l’actualité politique, une semaine après le second des élections législatives anticipées qui ont vu le Nouveau Front populaire sortir en tête. Mais les différents partis de gauche ne sont toujours pas d’accord sur un nom à proposer, pendant que les groupes à l’Assemblée se constituent. Restez connectés avec nous pour ne rien louper des réactions et des tractations pour la course à Matignon.

La présidente de la région La Réunion Huguette Bello a annoncé dimanche « décliner sans plus attendre l'offre » de devenir Première ministre au nom du Nouveau Front populaire (NFP), faute d'accord entre les partenaires de gauche. Dans un communiqué, elle dit « prendre acte » que sa candidature « ne fait pas l'objet d'un consensus entre toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, et notamment qu'elle n'est pas soutenue par le Parti Socialiste ». « Dans ces conditions et soucieuse d'un accord rapide au sein du NFP, j'ai décidé de décliner sans plus attendre l'offre qui m'a été faite », a-t-elle ajouté.