pas de vagueCe qu’il faut retenir du second tour des législatives en Île-de-France

Résultats législatives 2024 : Ce qu’il faut retenir en Île-de-France

pas de vagueL’Île-de-France a plutôt bien réussi aux ministres sortants, moins aux candidats du Rassemblement national. Pendant ce temps, le Nouveau Front populaire fait un carton plein en Seine-Saint-Denis
Si Stanislas Guérini, député sortant de la 3e circonscription de Paris, perd son siège. Gabriel Attal a été réélu dans les Hauts-de-Seine.
Si Stanislas Guérini, député sortant de la 3e circonscription de Paris, perd son siège. Gabriel Attal a été réélu dans les Hauts-de-Seine.  - G. Cezard/SIPA
Romarik Le Dourneuf

R.L.D.

L'essentiel

  • Pour le second tour des élections législatives anticipées de 2024, l’Île-de-France a plutôt résisté à la vague RN annoncée partout en France.
  • En Seine-Saint-Denis, les candidats du Nouveau Front populaire ont fait un carton plein.
  • Plusieurs anciens ministres sauvent leur place, notamment grâce aux départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines.

Pour ce second tour, l’Île-de-France a plutôt résisté à la vague RN dans ces élections législatives anticipées. La région s’est davantage partagée entre la gauche et l’ancienne majorité présidentielle même si le parti d’extrême droite gagne des sièges à l’Assemblée nationale. On fait le point.

La Seine-Saint-Denis à gauche toutes

Grand chelem confirmé pour la gauche dans le département de Seine-Saint-Denis. Les 12 circonscriptions gagnées en 2022 par la Nupes sont restées « rose-rouge » avec 12 victoires pour le Nouveau Front populaire.

Dès le premier tour, près de la moitié des députés du département étaient déjà élus, principalement des candidats de la France Insoumise (Clémentine Autain, Éric Coquerel, Aurélie Trouvé, etc.).

Dans le duel fratricide opposant le député sortant et candidat « purgé » de LFI, Alexis Corbière à la candidate investie par le camp de Jean-Luc Mélenchon, Sabrina Ali-Benali dans la 7e circonscription du 93, c’est le dissident qui est sorti vainqueur avec 57 % des voix.

Dans la circonscription voisine, Aly Diouara, qui était arrivé en tête au premier tour, est élu avec 60,55 % des voix face à la maire UDI de Drancy, Aude Lagarde en profitant du désistement de Raquel Garrido, autre candidate dissidente LFI et députée sortante.

Dans le Val-d’Oise, un net recul des macronistes

Le camp présidentiel enregistre un net reflux dans le Val-d’Oise par rapport aux législatives de 2022, avec une seule circonscription sauvée sur les six qu’il détenait.

Dans la 4e circonscription, la candidate Ensemble, Naïma Moutchou (Horizons) sauve les meubles avec 55,39 % des voix. Dans l'entre-deux-tours, elle a bénéficié du désistement du candidat LR-RN arrivé troisième.

Dans le Vexin (1re circonscription), le maintien de la députée sortante arrivée troisième, la macroniste Émilie Chandler, aboutit à la victoire sur le fil de la RN Anne Sicard avec seulement 500 voix d’avance sur le candidat NFP.

L’ex-majorité présidentielle se console en Yvelines et Hauts-de-Seine

Dans les Hauts-de-Seine, département historiquement à droite et passé sous pavillon macroniste dès 2017, de nombreux ministres ont conservé, ou gagné, un poste de député.

Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a été élu à Boulogne-Billancourt pour la première fois, et le Premier ministre Gabriel Attal comme la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot ont été réélus.

Dans les Yvelines, huit députés sur douze restent macronistes, dont Karl Olive et les anciens ministres Aurore Bergé, Marie Lebec et Jean-Noël Barrot.

Arrivée deuxième au premier tour dans la 9e circonscription des Yvelines, la candidate NFP, Dieynaba Diopa refait son retard pour battre le candidat RN, Laurent Morin (53,97 % contre 46,03 %).

Le RN en dessous de ses attentes en Seine-et-Marne

Largement rurale, la Seine-et-Marne était un département-clé en Île-de-France pour le RN qui espérait y performer. Résultat mitigé pour le parti d’extrême droite qui remporte deux circonscriptions. La 6e circonscription remportée en 2022 reste dans le giron du RN avec la victoire de Béatrice Roullaud et le camp de Jordan Bardella conquiert la 4e circonscription par le biais de Julien Limongi.

Le Nouveau Front populaire remporte, lui, six circonscriptions, deux sont remportées par Ensemble et une par Les Républicains.

Le reflux des macronistes se fait au bénéfice du NFP qui prend le contrôle de quatre nouvelles circonscriptions, portant son total à huit dans le département.

En Essonne, défaite de Nicolas Dupont-Aignan après 27 ans à l’Assemblée nationale

C’est un coup de tonnerre qui s’est passé en Essonne. Après vingt-sept ans à représenter la 8e circonscription, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) perd son siège dans une triangulaire, devancé par le syndicaliste cheminot Bérenger Cernon (NFP).

Le RN, qui espérait progresser dans ce département, ne fait que conserver la circonscription qu’il détenait depuis 2022.

Dans le Val-de-Marne, Rachel Kéké perd son siège pour moins de 600 voix

Élue de justesse en 2022 (50,12 %) au second tour face à l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, Rachel Kéké perd son siège à l’Assemblée nationale pour un retard presque aussi court (49,33 %) face au candidat Les Républicains et maire de L’Hay-les-Roses, Vincent Jeanbrun (50,67 %). Arrivé second au premier tour, ce dernier a sans doute bénéficié du report des voix du candidat d’extrême droite, Claude Lédion, qui avait recueilli 18,89 % des suffrages.

Paris sourit à Simonnet, pas à Guérini

C’était l’autre duel fratricide du second tour dans le camp LFI. Danielle Simonnet, députée sortante dans le 20e arrondissement était opposée à Céline Verzeletti, candidate investie par les Insoumis et l’a emporté assez largement avec 74,19 % des suffrages.

Une issue favorable que n’a pas connue Stanislas Guérini, Ministre de la Fonction publique et candidat et député sortant dans la 3e circonscription de Paris qui va devoir rendre son siège, battu par la candidate NFP, Léa Balage El Mariky, qui a obtenu 53,59 % des voix.

Tout savoir sur les élections législatives 2024

D’autres candidats macronistes s’en sortent mieux, notamment Sylvain Maillard, député sortant de la première circonscription et président de Renaissance Paris qui garde son siège après avoir obtenu 63,64 % des voix. Comme Olivia Grégoire, ministre des PME et du commerce qui bat largement la candidate NFP, Céline Malaisé (65,16 %) dans la 12e circonscription de Paris.

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