Pour Moscou, la France a voté contre le « diktat » américain et européen

Législatives 2024 : Moscou estime que les électeurs français veulent sortir du « diktat » de Washington et Bruxelles

électionsLe Kremlin juge que le « succès indéniable de l’opposition » est « un vote de défiance des Français à l’égard des autorités actuelles »
20 Minutes avec AFP

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Le Kremlin voit d’un bon œil les résultats des derniers scrutins en France. La diplomatie russe a estimé mercredi que le « succès indéniable de l’opposition » lors du premier tour des législatives et lors des élections européennes était une réponse au « diktat » de Washington et Bruxelles.

« Le premier tour (des législatives), de même que les élections européennes de juin, ne peuvent être considérés autrement que comme un vote de défiance des Français à l’égard des autorités actuelles, y compris de la politique extérieure de Paris », a déclaré un porte-parole de la diplomatie russe, Andreï Nastassine, lors d’un briefing.

Moscou assure ne « jamais » pratiquer l’ingérence

« Le succès indéniable de l’opposition ne témoigne pas seulement de la polarisation de la société et d’un renforcement de la protestation, mais aussi du fait que grandit dans le pays la demande d’une justice sociale, d’une politique étrangère souveraine répondant aux intérêts nationaux et d’un affranchissement du diktat de Washington et de Bruxelles », a poursuivi ce diplomate. Tout en assurant que la Russie ne s’ingérait « jamais » dans les élections à l’étranger, il n’a par contre pas précisé de quelle opposition il parlait.

« Bien sûr, cela ne veut pas dire que nous restons à l’écart. Nous sommes loin d’être indifférents à ce qui se passe dans un pays (la France) qui, il y a quelque temps encore, était considéré à juste titre comme l’une des puissances européennes dirigeantes et était même notre partenaire stratégique », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, (la France) s’est transformée en l’un des promoteurs d’une guerre destructrice de l’Occident collectif contre la Russie », a poursuivi Andreï Nastassine, en référence au soutien de Paris à l’Ukraine.

Les « lignes rouges » du RN sur l’Ukraine

Dans la soirée, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a réagi sur X à ces déclarations en affirmant que la Russie y exprimait « sa préférence pour l’élection française ». « Mais ici, ce n’est pas le Kremlin qui décide, c’est le peuple français ».

Le premier tour des législatives a été marqué par l’arrivée en tête du RN, taxé de proximité avec Moscou. Le président de ce parti, Jordan Bardella, a, lui, affirmé qu’il serait « extrêmement vigilant » face aux « tentatives d’ingérence de la Russie », tout en fixant des « lignes rouges » sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine ou « de missiles longue portée ou de matériel militaire » qui pourraient « frapper directement les villes russes ».