Dissolution de l’Assemblée nationale : Emmanuel Macron « veut tendre un piège au RN »
Analyses•Le chef de l’Etat a répondu à la victoire historique du Rassemblement national aux européennes dimanche en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale20 Minutes avec AFP
Demandée par Jordan Bardella après sa victoire aux européennes, l’Assemblée nationale a été dissoute par Emmanuel Macron, dimanche soir. Un « coup de poker » risqué pour le président de la République, qui « veut se remettre au centre du jeu », selon des analystes.
Le chef de l’Etat tente « quelque chose d’extrêmement risqué », estime Céline Bracq, directrice générale de l’institut de sondages Odoxa. Et d’ajouter : « Selon toute vraisemblance le Rassemblement national, dans la foulée des européennes, peut avoir une majorité à l’Assemblée nationale et pourquoi pas une majorité absolue ».
« Coup de tonnerre » ou « coup de poker » ?
Elle qualifie la manœuvre de « coup de tonnerre » autant que de « coup de poker », alors « qu’il y a une très forte volonté de la part des Français de sanctionner le président de la République ». Emmanuel Macron « veut se remettre au centre du jeu », analyse de son côté Luc Rouban, politologue au Cevipof (Sciences Po). « Son idée, c’est de tendre un piège au RN qui va avoir du mal à trouver des candidats de qualité dans 577 circonscriptions, argumente-t-il. Je pense que l’idée, c’est de jouer quelque chose avec la droite ».
Tous les résultats ville par villeAu risque de crédibiliser encore davantage le Rassemblement national, qui avait appelé de ses vœux cette dissolution ? « Il rend la parole de Jordan Bardella performative, mais je pense qu’il le prend aussi un peu par surprise », répond Céline Bracq. « En même temps il prend un petit peu la gauche au dépourvu. Est-ce qu’il va y avoir une union de la gauche ? Et autour de qui ? Ça laisse quand même très peu de temps », conclut la sondeuse. Les élections législatives anticipées se dérouleront les 30 juin et 7 juillet.