Attal devant l’Assemblée : Samu, école, fiscalité… Le Premier ministre face aux questions des députés
ONE MAN SHOW•Comme le veut la tradition des questions au gouvernement, les sujets choisis par l’opposition n’étaient pas dévoilés à l’avanceL.Gam. avec AFP
Il était attendu pour son premier seul en scène dans l’Hémicycle. Le Premier ministre Gabriel Attal ne s’est pas dégonflé et a affronté les députés des oppositions sur des sujets aussi variés que les finances publiques, l’assurance chômage, l’école ou le Samu.
Pour sa première qui veut dépoussiérer les QAG, les questions au gouvernement du mercredi, le Premier ministre a rendu une copie largement perfectible, son entourage soulignant qu’il s’agissait encore d’une « semaine de rodage ». L’exercice s’inspirait de celui du Prime Minister’s Questions à la Chambre des communes britannique.
Comme le veut la tradition des questions au gouvernement, les sujets choisis par l’opposition n’étaient pas dévoilés à l’avance. Les orateurs étaient en revanche connus en amont, mais n’étaient pas des chefs de groupe. 20 Minutes fait le point sur l’essentiel des points qu’il a abordés.
Mise en place du nouveau Samu
Fin janvier, « j’ai dit que je souhaitais que 100 % du territoire soit couvert par un SAS à l’été, et que si ce n’était pas le cas, j’étais prêt à rétablir des obligations de garde. Je tiendrai (ces) engagements », a assuré le Premier ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale, lors de la première séance des questions parlementaires qui lui étaient exclusivement adressées. « Mon gouvernement présentera d’ici le mois prochain un décret sur la généralisation des SAS », a-t-il dit.
Il répondait à une question de la députée du Loir-et-Cher Mathilde Desjonquères (Modem), inquiète du devenir d’une plateforme locale équivalente mais pas encore labellisée, qui a selon des travaux universitaires fait ses preuves. « Évidemment, il faut faire en sorte que des plateformes comme celles que vous évoquez (…) puissent être reconnues comme SAS, c’est ce à quoi nos services travaillent », a précisé Gabriel Attal.
Face à la croissance des déserts médicaux, il a aussi promis de « réunir prochainement les doyens, les présidents d’université et agences régionales de santé (ARS) » pour « créer davantage de places » pour les étudiants en médecine. L’exécutif a déjà « fait évoluer le "numerus clausus" vers un "numérus apertus" » mais « il faut aller plus loin », a-t-il jugé. Il a aussi renouvelé son engagement d’augmenter le nombre d’assistants médicaux pour « libérer du temps médical ». « On était à 6.000 quand j’ai été nommé Premier ministre », ce sera « 8.000 cet été, et 10.000 à la fin de l’année. C’est 2,5 millions de consultations de plus pour les Français », a-t-il assuré.
Pas d’augmentation d’impôts pour ceux « qui travaillent »
Gabriel Attal a aussi assuré mercredi que le gouvernement n’augmenterait « jamais » la fiscalité sur les « Français qui travaillent » ou « le fruit de leur épargne », lors de cette première séance de questions parlementaires destinées exclusivement au Premier ministre à l’Assemblée nationale, et alors que l’augmentation des impôts pour résorber le déficit divise sa majorité.
Quand le député RN Sébastien Chenu (RN) a fustigé « l’air de flûte » du gouvernement sur les finances publiques qui « n’a rien d’enchanté pour les Mozart de la finance », le Premier ministre a lancé sa repartie au bond. « Avec vous, ça serait le crépuscule des retraites et la dette enchantée. C’est ça le programme du Rassemblement national », pendant que Marine Le Pen cheffe de file des députés RN criait « c’est vous la ruine » et que les députés Renaissance applaudissaient debout le chef du gouvernement.
Un court échange sur le taux de chômage a aussi opposé Gabriel Attal à Adrien Quatennens quand le député LFI s’en est pris à la nouvelle réforme de l’assurance chômage que même certains dans la majorité contestent. Le chef du gouvernement a défendu un « modèle social plus incitatif à l’activité ».
Défense des groupes de niveaux à l’école
Malgré la grève dans l’enseignement public mardi pour protester contre les groupes de niveau et défendre l’école publique, le Premier ministre a campé sur ses positions réaffirmant l’une des mesures phares de sa réforme du « choc des savoirs » lancée en décembre quand il était ministre de l’Education, pour rehausser le niveau des élèves.
Ce qui n’a pas manqué de faire s’agiter les députés de la France insoumise. « Personne n’en veut », a lancé Antoine Léaument. « Ce n’est pas la peine d’essayer de hurler pour m’empêcher de parler », lui a répliqué le Premier ministre, toujours applaudi par son camp.