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Pourquoi Yaël Braun-Pivet a changé d’avis sur l’IVG dans la Constitution ?

IVG dans la Constitution : Pourquoi Yaël Braun-Pivet a-t-elle changé d’avis ?

MISE AU POINTSaluant lundi soir « un vote historique », la présidente de l’Assemblée nationale s’était pourtant opposée en 2018 à cette inscription
Jérôme Gicquel

J.G.

L'essentiel

  • Après l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, Yaël Braun-Pivet a salué lundi soir « un vote historique » pour les droits des femmes.
  • En 2018, la présidente de l’Assemblée nationale était pourtant farouchement opposée à cette inscription.
  • « J’ai évolué parce que le monde a changé », a-t-elle indiqué sur France Inter pour justifier ce retournement de veste.

«Une marche, pour les femmes, pour leurs droits, pour toujours. » Lundi soir, Yaël Braun-Pivet a salué, comme l’ensemble de la classe politique, l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution après le vote des députés et des sénateurs réunis en Congrès à Versailles. « En France, c’est à jamais que l’IVG sera un droit, ce vote historique nous honore, a écrit sur X la présidente de l’Assemblée nationale. Par cet acte fort, la France renoue ainsi avec son universalisme, au-delà des clivages partisans. »

Mais en 2018, alors qu’elle était présidente de la Commission des lois, Yaël Braun-Pivet ne disait pas la même chose. Elle s’était même opposée clairement à cette inscription dans la Constitution, estimant que cela n’était pas « nécessaire et utile » car les droits des femmes à l’égard de la contraception et de l’avortement étaient « extrêmement bien assurés dans notre pays. » Un retournement de veste qui a fait grincer des dents dans l’opposition. « N’oubliez pas : ceux qui veulent aujourd’hui s’approprier une grande victoire s’y opposaient hier », a ainsi tancé le député LFI Manuel Bompard.

« J’ai évolué parce que le monde a changé »

Interrogée mercredi matin sur France Inter, la présidente de l’Assemblée nationale a expliqué pourquoi elle avait changé de position. « Parce que le monde a changé et parce que les menaces qui pèsent sur le droit des femmes s’accentuent », a-t-elle expliqué.

La députée Renaissance des Yvelines indique que sa rencontre en septembre 2022 avec Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a été déterminante. L’échange avait alors porté sur l’arrêt de la Cour suprême remettant en cause le droit à l’avortement sur le sol américain. « Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais imaginé ça et m’a avertie qu’il fallait protéger ce droit car on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait », a souligné Yaël Braun-Pivet.