POLITIQUEPS: La succession de Martine Aubry est loin d'être réglée

PS: La succession de Martine Aubry est loin d'être réglée

POLITIQUEUn congrès doit se tenir en octobre prochain pour désigner le ou la prochain(e) premier(e) secrétaire du PS, alors que Martine Aubry ne devrait pas se représenter...
Maud Pierron

Maud Pierron

Une bataille peut en cacher une autre. Alors que celle des législatives est pleinement lancée, une autre débute en sous-main, au PS: la lutte pour le fauteuil de premier secrétaire. Depuis des mois, Martine Aubry répète qu’elle ne sollicitera pas un nouveau mandat à la tête du PS lors du prochain congrès prévu en octobre.

Mardi matin encore sur BFM TV/RMC, elle l’a réaffirmé, laissant toutefois pour la première fois la porte ouverte à une prolongation. Son départ interviendra «au plus tard à l'automne si toutes les conditions sont réunies. Mais en général, je fais en sorte qu'elles le soient, elles le seront», a finassé celle qui entretient le flou sur son avenir depuis qu’elle n’a pas été sélectionnée dans l’équipe Ayrault.

Etonnant, surtout quand la première secrétaire, en privé, se montrait jusque-là catégorique sur sa volonté de ne pas rempiler à la tête du PS, où elle considère presque avoir accompli des travaux d’intérêt général. Au PS, certains s’inquiètent toutefois de son pouvoir de nuisance, qui pourrait redoubler si elle n’est plus tenue pas son devoir de solidarité, au moins d’affichage, inhérent au poste de première secrétaire.

Un candidat de Hollande?

Peut-être a-t-elle ainsi voulu aussi calmer les ardeurs de ceux qui se voient déjà dans son fauteuil, en pleines élections législatives. Car dimanche, c’est Harlem Désir, son n°2 avec qui elle entretient des relations très fraîches, qui a fait acte de candidature. Il avait assuré avec succès l’intérim durant les primaires et se verrait bien reprendre le bureau de la première secrétaire. «Je n’ai pas caché que j’étais prêt à être le premier secrétaire du PS», a-t-il réaffirmé.

Mardi matin, sur France Inter, c’est Jean-Christophe Cambadélis, strauss-kahnien, allié de Martine Aubry lors du dernier congrès, qui a rappelé son «intérêt pour le poste» déclaré en décembre dernier… sans se déclarer à nouveau. Un exercice d’équilibriste. «Je n'y suis pas revenu depuis» car «ce serait une double faute: on ne va pas jouer les Fillon-Copé à gauche entre tous les candidats possibles ou probables», s’est-il justifié, taclant au passage son camarade Désir.

Surtout qu’un autre semble se préparer: il s’agit de François Rebsamen, le maire de Dijon, recalé du dernier gouvernement, et qui aurait, selon le JDD, l’appui de François Hollande. Sauf que le chef de l’Etat a promis qu’il ne s’occuperait plus du parti. Une promesse que Martine Aubry ne devrait pas manquer de lui rappeler. D’autant que la première secrétaire a «une idée» de celui ou celle qui pourrait la remplacer. Mais bouche cousue pour l’instant. «Nous ne sommes pas à l’UMP où monsieur Fillon et monsieur Copé sont en train de se battre», a-t-elle insisté. Pour l’instant, en effet, tout reste feutré. Mais après les législatives, les débats pourraient être plus bruyants