Nicolas Sarkozy, presque candidat, président jusqu'au bout
POLITIQUE•Le président de la République a tout de même lancé des piques contre les socialistes...Alexandre Sulzer
Candidat, presque. Mais président de la République jusqu’au bout. Hier soir, Nicolas Sarkozy a consolidé sa stratégie de président-candidat. «Si un jour, je dois rentrer en campagne, à ce moment-là, je serai le candidat», a-t-il indiqué, laissant la porte à sa candidature très grande ouverte: «J’ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas.» Celui qui revendique de «la sincérité», de «l’authenticité», un état d’esprit «déterminé» et qui aimerait «que le débat politique prenne parfois plus de hauteur» ne s’est pas privé d’envoyer plusieurs piques à l’égard de François Hollande. Il a ainsi qualifié le retour de la retraite à 60 ans de «folie», de «mensonge», précisant que cela «conduirait le pays à la ruine». Il a aussi déclaré que les Français étaient «inquiets» quand «on leur propose des rêves à bon marché». Là encore, l’allusion au «rêve réenchanté» du candidat socialiste est évidente.
Critiques contre le projet PS
Il a également attaqué sa proposition de réforme du quotient familial, affirmant qu’une «politique familiale n’est pas une politique de redistribution». Le président-candidat a également attaqué la proposition socialiste de mise à disposition de terrains publics pour construire des logements: «C’est une drôle d’idée qui consiste à ruiner l’Etat.» Et lorsque la journaliste Claire Chazal lui fait remarquer que sa proposition de création d’une «banque de l’industrie» ressemble au projet de banque publique d’investissement, contenu dans le projet de François Hollande, Nicolas Sarkozy se fâche: «C’est une obsession, vous l’avez appris par cœur!» Même s’il s’en défend, il a ainsi posé clairement les jalons de sa future candidature. Tout en restant fidèle à sa stratégie d’un président qui se veut protecteur et crédible dans cette mandature et la suivante. «Je ne dis pas: “Après l’élection, on rase gratis.”»
Il a également évacué le risque de réduction du pouvoir d’achat que représenterait une augmentation de la TVA. «Je ne crois en rien à la hausse des prix dans un univers très concurrentiel.» Une hausse sensible politiquement qui n’entrera pas en vigueur avant le 1er octobre. Bien après les élections.