Jack Lang: «Je ne suis absolument pas parachuté»
INTERVIEW•L'actuel député du Pas-de-Calais, qui va se présenter dans les Vosges lors des prochaines législatives, revient pour «20 Minutes» sur son investiture...Propos recueillis par Maud Pierron
Les militants socialistes des Vosges vous ont investi samedi dans la 2ème circonscription pour les législatives. Heureux du dénouement de cette histoire qui dure depuis novembre dernier?
Quel dénouement? Je n’ai vécu aucun dénouement. Il n’y a de dénouement que pour tous ceux qui ont inventé toute une histoire imaginaire autour des législatives. Pour moi, les choses étaient très claires: je ne souhaitais pas me représenter dans le Pas-de-Calais car ma circonscription disparaissait en raison du redécoupage électoral. Des camarades m’ont invité à venir dans différents départements et je leur suis reconnaissant de cette générosité. Mais j’ai expliqué à Martine Aubry que je ne serais candidat que si deux circonstances étaient réunies: qu’il y ait une volonté locale des militants et m’engager sur un territoire avec lequel j’ai un lien. Or, Je suis né dans les Vosges (à Mirecourt, ndlr). Et j’ai été étudiant à Nancy (sic), prof à la fac de droit de Nancy, doyen de la fac de droit de Nancy.
Gardez-vous un peu d’amertume des critiques entendues sur votre parachutage?
Mais c’est une plaisanterie! Je ne suis absolument pas parachuté! Je suis demandé, sollicité, accueilli à l’unanimité dans un pays qui est le mien. Un parachutage, c’est lorsqu’on propulse quelqu’un d’en haut, qu’on l’impose aux forceps. Pour l’instant, mon investiture est locale mais j’imagine qu’elle sera ratifiée en bureau national [le parlement du PS, NDLR].
Et la polémique autour de l’âge? Certains camarades, dont Arnaud Montebourg, ont jugé qu’il fallait instaurer une limite d’âge à 67 ans pour les députés…
Que certains jeunes fassent preuve de la même énergie que moi, qu’ils aient la même capacité que moi à prendre des risques. Là où je vais, ce n’est pas gagné d’avance, je prends un risque. Cette circonscription est tenue depuis dix ans par la droite. Je leur dis: «Chiche! Allez vous confronter à la droite, allez arracher une circonscription!» En ce qui me concerne, je veux offrir une nouvelle circonscription à la gauche.
Mais justement, certains jeunes aimeraient bien être investis pour pouvoir prouver…
Mais je ne prends la place de personne. En plus, dans ma carrière, j’a toujours encouragé les jeunes. L’âge est un argument d’une bêtise totale. Edgar Morin ou Stéphane Hessel auraient des leçons à donner à ces jeunes. Le seul critère qui vaille, c’est la compétence, l’intelligence, la popularité.