PS: Malek Boutih accuse Julien Dray de fraude et demande sa suspension
POLITIQUE•Selon l'ex-président de SOS Racisme, Julien Dray aurait fait appel à de faux électeurs pour obtenir son investiture aux législatives dans l'Essonne...Enora Ollivier
Malek Boutih est en colère contre son ancien ami. L’ex-président de SOS Racisme a écrit mercredi à Martine Aubry, la première secrétaire du PS, et à Bernard Pignerol, le président de la commission nationale des conflits, pour demander la «suspension» de Julien Dray du parti, révèle Le Parisien. Il souhaite que Dray ne puisse plus «parler au nom du PS» et ne puisse «plus se présenter aux élections».
Le socialiste accuse son ancien mentor d’avoir participé à une fraude, afin d’être désigné candidat socialiste aux prochaines législatives dans la 10e circonscription de l’Essonne – dont il est le député sortant. Cette circonscription, également convoitée par Malek Boutih, a été pour l’instant «gelée» par le PS.
«Julien a changé»
Dans une lettre envoyée le 3 décembre aux militants de l’Essonne, Malek Boutih affirme que la «liste électorale a été frauduleusement manipulée» pour permettre à «près de 60 faux électeurs» de participer à la désignation du candidat socialiste. Une enquête, menée par la fédération de l’Essonne, «a confirmé la véracité de la fraude» et l’ancien président de SOS-Racisme «se réserve le droit de déposer une plainte en justice si les procédures internes se retrouvaient dans l’impossibilité de faire toute la lumière sur cette affaire».
Malek Boutih détaille par ailleurs en termes peu amènes tout ce qu’il reproche à Julien Dray dans cette même missive. «Julien a changé», note-t-il ainsi, estimant que «le temps et les dérives de comportement l’ont amené à des pratiques qu’il dénonçait autrefois».
«Quasiment absent des bancs de l’Assemblée»
Alors que Malek Boutih avait émis le souhait de présenter sa candidature dans la 10e circonscription, «Julien a pris la décision de ne pas se soumettre au vote des militants». «Sa réaction a été la fermeture la plus totale et l’affirmation d’un principe révoltant: “Je suis le député sortant. C’est ma circonscription et je suis donc le seul à décider de son avenir”», déplore l’ancien de SOS-Racisme.
La «mise en cause de Dray par la justice pour ses pratiques financières douteuses a révélé une facette sombre de sa personnalité», analyse Malek Boutih, qui tient à rappeler que «Julien n’a pas été lavé des soupçons pesant sur lui». Autre reproche: le député sortant -qui «avait pris l’engagement en 2007 que c’était là son dernier mandat»- a été «quasiment absent des bancs de l’Assemblée» ces quatre dernières années, et «son activité sur le terrain» a été «quasi nulle».