Le gouvernement planche sur son plan de rigueur exceptionnel
ECONOMIE•Le détail des mesures du nouveau plan d'austérité doit être dévoilé lundi, à l'occasion du conseil des ministres...© 2011 AFP
Sitôt la page du G20 tournée, Elysée et gouvernement se sont remis à la tâche pour un week-end studieux. But de la manœuvre: boucler d'ici à lundi un nouveau plan anti-déficit.
Le détail des mesures doit être dévoilé lundi par le Premier ministre après un conseil des ministres reporté à cette date en raison du sommet du G20. Mais François Fillon a déjà prévenu, samedi matin, que le budget 2012 sera l'un des «plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945».
Dès samedi, Nicolas Sarkozy a réuni autour de lui, outre François Fillon, pas moins de quatre poids lourds du gouvernement, François Baroin (Economie), Valérie Pécresse (Budget), Xavier Bertrand (Travail) et Roselyne Bachelot (Solidarités). Ces deux derniers étaient vraisemblablement conviés à cette première réunion d'arbitrage pour plancher sur ce qui pourrait devenir l'une des mesures phare de ce nouveau plan d'austérité: une seconde «Journée de solidarité».
Quoi qu'il en soit, l'équation budgétaire se pose en de nouveaux termes depuis que Nicolas Sarkozy a lui-même annoncé le 27 octobre une révision brutale de la prévision de croissance pour 2012, ramenée de 1,75% à 1%. Synonyme de manque à gagner fiscal, cette révision contraint le gouvernement à rechercher 6 à 8 milliards d'euros pour contenir les déficits publics à 4,5% du PIB en 2012, comme il s'y est engagé auprès de ses partenaires européens.
«Triple A», «un trésor national»
La menace d'une dégradation de la note française plane au-dessus de tout ceci. L'agence de notation Moody's a prévenu qu'elle dira dans les premiers jours de janvier si elle révise de «stable» à «négative» la perspective de la note française. Le «triple A» a été érigé en "trésor national" par Alain Minc, éminence grise de Nicolas Sarkozy. Il est «le résultat du travail des Français» et permet de financer à un coût «relativement faible» les 1.700 milliards d’euros dette publique française, a encore souligné samedi François Fillon.
Le précédent plan de rigueur, annoncé fin août, atteignait 12 milliards d'euros, dont 11 milliards de recettes fiscales supplémentaires. Celui-ci pourrait mettre l'accent sur les dépenses publiques. «Il faut que l'effort soit majoritairement dans des économies en dépenses, en tout cas, c'est mon souhait», a déclaré vendredi Valérie Pécresse.
Le taux réduit de TVA appliqué à la restauration, aux travaux de rénovation des logements ou aux divers emplois à domicile pourrait cependant être relevé de 5,5% à 7%. Alain Juppé, l'un des ministres les plus écoutés du président, y semble favorable.
Autre piste fiscale envisagée: une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt des sociétés, visant les grands groupes. Réponse lundi.