Assemblée nationale: Une journée de la jupe pour envoyer les propos machistes se rhabiller
SEXISME•Deux femmes députées, agacées par le comportement machiste de certains de leurs confrères organisent mardi une «journée de la jupe» à l'Assemblée nationale…Céline Masfrand avec Reuters
Tous et toutes en jupe? Pour offrir une réponse plus constructive aux accusations de machisme contre les membres de l'Assemblée nationale, deux députés UMP, Valérie Boyer (Bouches-du-Rhône) et Bérengère Poletti (Ardennes) ont donc décidé d'organiser mardi soir un cocktail avec les députés de la majorité sur le thème «les femmes de l'Assemblée nationale qui portent des jupes, respectent leurs collègues et en sont respectées».
Une manière de protester contre «l'image dégradée» donnée de leurs collègues masculins et rappelé que l'Assemblée était l'un des rares lieux de France où les salaires des hommes et des femmes sont égaux.
Jupe solidaire?
La semaine précédente déjà la ministre des Sports Chantal Jouanno avait confié qu’elle entendait des «propos déplacés» lorsqu’elle se rendait en jupe à l’Assemblée Nationale. Bernard Accoyer (UMP), le président de l'Assemblée nationale, a défendu ses députés contre «les allégations qu'il y aurait à l'Assemblée des comportements différents de ce qu'ils sont» dans le reste de la société. «Il n'y en a pas plus qu'ailleurs», a-t-il poursuivi en se déclarant «interloqué» par les propos de la ministre des Sports, qualifiant son affirmation «d'injustifiée et déplacée».
Pas du goût de tous…
Mais le cocktail organisé mardi soir par Valérie Boyer et Bérengère Poletti n'est pas du goût de tout le monde. «Celles qui ont initié cette opération devraient avoir honte», dit l'UMP Jean-Pierre Grand en estimant qu'il y avait mieux à faire en cette période de difficultés économiques. «C'est insupportable, c'est l'abaissement du Parlement».
Pour l'UMP Bernard Debré, il y a toujours eu des propos graveleux mais «de là à faire une journée de la jupe!. On ne doit pas utiliser l'Assemblée pour ce genre d'opération». Pour le communiste Roland Muzeau, la lutte contre le harcèlement sexuel «passe par autre chose que ce genre de démonstration».
L'Assemblée nationale compte 113 femmes sur les 576 députés qui siègent actuellement.