Wauquiez sur le RSA: «C'est lamentable de courir comme ça derrière le Front national», selon Aubry
RÉACTIONS•a gauche monte de nouveau au créneau ce mardi...© 2011 AFP
La polémique se poursuit. Les réactions aux déclarations du ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez sur le RSA et le plafonnement des minima sociaux à 75% du Smic se multiplient ce mardi, notamment à gauche.
«Jusqu'à présent, le président de la République nous expliquait que le chômage était dû à la crise (...) maintenant la faute c'est aux chômeurs», s'est insurgée Martine Aubry, première secrétaire du PS, sur France Inter. «Dire que les gens qui vivent du RSA sont des gens qui ont les bras ballants qui attendent et sont très heureux de vivre de l'assistance, c'est vraiment ne rien connaître à la réalité des choses». «Ce que le gouvernement devrait faire toute la journée, c'est s'occuper de l'emploi, l'emploi, l'emploi et là on aurait une réduction des RSA comme à chaque fois que le chômage a baissé», a-t-elle ajouté. «Quand on est devant un tel échec moral social et économique, qu'on ose taper les plus faibles dans notre pays, c'est honteux». «C'est lamentable de courir comme ça derrière le Front national».
«C'est bête et méchant»
Ségolène Royal (PS) estime quant à elle que «les minima sociaux ne permettent pas de gagner autant que ceux qui travaillent». «Que la société donne du travail parce qu'il y a plein de gens qui sont aux minima sociaux qui voudraient avoir la dignité de travailler», alors qu'«il y a tant d'assistanat des riches et des plus fortunés dans le système actuel», a déclaré l'ancienne candidate à la présidentielle sur i-Télé et Radio classique. Et de conclure: «Tous ceux qui, comme disait François Mitterrand, s'enrichissent en dormant, est-ce qu'il ne sont pas assistés?»
«Faire un débat immense pour pénaliser ceux qui profitent du RSA, je trouve que c'est bête et méchant», lance pour sa part Daniel Cohn-Bendit, d'Europe Ecologie-Les Verts. «Il faudrait dire à Wauquiez que ce débat a eu lieu en Allemagne et ils n'y sont pas arrivés parce que le problème du chômage, c'est que les chômeurs ont besoin d'une aide, c'est la base de la solidarité, et pour les amener à travailler, les travaux d'intérêt général ne s'organisent pas de cette manière», a-t-il rappelé sur sur Canal+. «Le RSA est une bonne idée et Martin Hirsch a eu raison», même si «dans le développement des choses, il faut toujours améliorer, réformer.»
«Quand j'entends la proposition récente (consistant) à vouloir culpabiliser ceux qui vivent le plus difficilement alors que l'on voit à nouveau flamber les revenus financiers, on est choqué. Le message mitterrandiste, c'est l'équilibre entre nécessité économique et justice sociale», souligne de son côté Lionel Jospin sur France Info.
«Les seuls assistés, ce sont les banquiers et les gros actionnaires»
Un avis partagé par Bertrand Delanoë : C'est «indécent qu'un membre du gouvernement, alors que nous sommes dans un pays où il y a des millions d'exclus, mette les projecteurs sur ce sujet comme s'il fallait culpabiliser ceux qui n'ont rien, a réagi le maire PS de Paris sur RTL. C'est le même gouvernement qui ne cesse depuis quatre ans de faire des cadeaux aux plus riches : les compagnies pétrolières en sont à plusieurs milliards de bénéfices (...), le bouclier fiscal a permis vraiment à certaines fortunes de s'accroître considérablement, la réforme de l'ISF va encore favoriser les plus riches et que fait un membre du gouvernement? Il dénonce ceux qui ont moins de 700 euros par mois!»
Enfin, Arlette Laguiller y aussi de son communiqué: «Les seuls assistés, ce sont les banquiers et les gros actionnaires», lâche l'ex-porte-parole de Lutte ouvrière. «Qu'ils continuent comme cela, ces ministres qui n'ont pas de problèmes de fin de mois! Leur cynisme finira par provoquer une explosion sociale!».