En vacances en Egypte, Fillon a pris un avion de Moubarak
POLÉMIQUE•e Premier ministre semble bien décidé à éviter toute nouvelle polémique sur un voyage à l'étranger...B.D.
Eviter une nouvelle polémique sur les vacances d’un ministre à l’étranger. Alors que sa ministre des Affaires Etrangères, Michèle Alliot-Marie, a du mal à se sortir des révélations sur ses vacances en Tunisie, François Fillon a devancé ce mardi les révélations du Canard Enchaîné de mercredi en explicitant les conditions dans lesquelles il a séjourné en Egypte avec sa famille entre le 26 décembre et le 2 janvier derniers.
Utilisation d'un avion du gouvernement égyptien
Les services de communication de Matignon ont en effet envoyé aux rédactions un communiqué dressant un calendrier très précis des activités dans le pays du Premier ministre – visite du temple d’Abou Simbel, rencontre avec le président Hosni Moubarak, visite de la Cathédrale d’Assouan - quitte à virer au cocasse.
Sont notamment détaillés les frais d’hôtel de l’équipage et des agents assurant la sécurité du Premier ministre, «pris en charge par Matignon, comme c’est l’usage». Le Premier ministre et sa famille ont pour leur part été «hébergés par les autorités égyptiennes». Le texte note encore que le Premier ministre a utilisé un avion du gouvernement égyptien lors de son séjour, «pour se rendre d’Assouan à Abou Simbel», et a «effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions». Le texte ne dit cependant pas s’il y a eu un goûter et qui l’a payé.
«Souci de transparence»
Le texte épluche également dans le détail à qui incombait le coût de ces déplacements, «dans un souci de transparence». L’utilisation d’un «Falcon 7X de l’ETEC» appartenant à la flotte gouvernementale française est ainsi évoquée. L’appareil a été emprunté par le Premier ministre, son épouse et ses enfants, «pour se rendre à Assouan» à l’invitation des autorités égyptiennes. Le communiqué indique que le choix de cet appareil a été fait «pour des raisons de sécurité et de disponibilité».
Cependant, le texte précise que «s’agissant d’un déplacement privé, son billet et celui des membres de sa famille lui sont facturés, sur ses deniers personnels, au tarif établi par l’armée de l’air, conformément à la règle qu’il s’est lui-même fixée et qu’il applique à chaque déplacement privé.»