OPINIONVacances de MAM en Tunisie: De mauvaises répercussions pour Nicolas Sarkozy

Vacances de MAM en Tunisie: De mauvaises répercussions pour Nicolas Sarkozy

OPINIONC'est ce qu'estiment deux spécialistes...
Catherine Fournier et Maud Pierron

Catherine Fournier et Maud Pierron

Michèle Alliot-Marie s’enferre dans le dossier tunisien. A tel point qu’elle doit multiplier les sorties médiatiques - «Le Grand Journal», le JT de France 2, Europe 1, Le Parisien... Mais rien n’y fait, l’opposition réclame toujours sa démission. Et la ministre pourrait le payer cher politiquement. «Dans le baromètre TNS Sofres de janvier, elle perd déjà quatre points. Ce n’est pas le seul facteur mais cela y participe», juge Gaël Sliman, de BVA Opinion, contacté par 20minutes.fr.

«Les Français sont moins sensibles que les Américains aux affaires sur la vie privée, aux milieux et aux personnalités fréquentés par les politiques. Mais cette affaire entre en résonnance avec la mauvaise gestion par la France de la révolution tunisienne», analyse Jérôme Fouquet, de l’Institut de sondage Ifop. «Et le fait que Michèle Alliot-Marie soit ministre des Affaires étrangères vient renforcer l’idée de cafouillage, de mauvaise prise en compte de la réalité sur le terrain», poursuit-il.

«Très populaire jusque là»

La spécificité de cette nouvelle polémique au sein du gouvernement, selon les analystes, vient aussi du fait que jusqu’à présent, MAM était plutôt exempt de critiques. Elle était «très populaire» jusque-là et faisait même partie des «trois ou quatre ministres» que les Français souhaitaient conserver dans le gouvernement, à l’époque des spéculations sur le remaniement, indique Gaël Sliman.

«Lors de ce remaniement, il a été expliqué que Nicolas Sarkozy souhaitait s’entourer de vrais professionnels aux ministères régaliens pour pouvoir se consacrer à sa campagne», rappelle Jérôme Fouquet. Or, quelques semaines plus tard, c’est justement l’un de ces «professionnels» qui est mis en difficulté, fragilisant par là même l’ensemble du gouvernement.

En effet, les dégâts en termes d’image ne sont pas qu’individuels mais collectifs. «Elle entraîne tous les autres membre du gouvernement», assure Gaël Sliman. Dans une étude BVA à paraître cette semaine, le chef de l’Etat perd des points dans «les domaines qui étaient des zones de forces comme l’international», annonce le sondeur. Pour lui, l’«affaire MAM» aura particulièrement des répercussions sur Nicolas Sarkozy car elle «fait écho à des jugements négatifs qui accompagnent le chef de l’Etat, où l’intérêt personnel prime sur l’intérêt général, où on aime bien l’argent». Un ultime remaniement sera-t-il nécessaire avant 2012? Peut-être après la prochaine échéance électorale, les cantonales.