ELECTIONCorbeil-Essonnes: Le second tour de la municipale partielle s'annonce très serré

Corbeil-Essonnes: Le second tour de la municipale partielle s'annonce très serré

ELECTIONLa clé est chez les abstentionnistes...
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no caption - B.LANGLOIS / AFP
© 2010 AFP

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Le second tour de la municipale partielle de Corbeil-Essonnes (Essonne) s'annonce très serré ce dimanche entre la liste conduite par l'UMP Jean-Pierre Bechter, bras droit de l'avionneur et ancien maire de la ville, Serge Dassault, et celle du communiste Bruno Piriou.

Lors du premier tour, la liste de l'UMP Jean-Pierre Bechter, sur laquelle figure, en dernière position, l'industriel Serge Dassault, est arrivée en tête, dimanche dernier, avec 47,24% des voix. Celle de l'union de la gauche, dirigée par Bruno Piriou (PCF), l'a talonnée, avec 45,22%. 177 voix séparent les deux listes. Pour le second tour, Jean-François Bayle (SE), ancien adjoint de Serge Dassault à la mairie, qui a obtenu 7,52% des suffrages, a fusionné sa liste avec celle de l'UMP.

Bruno Piriou, un «très mauvais candidat»

Dimanche dernier, Bruno Piriou avait mis l'accent sur le faible écart de voix avec la liste UMP, pour dire sa «conviction» que la gauche pouvait «gagner» cette fois. Jean-Pierre Bechter avait lui brocardé son adversaire le qualifiant «de très mauvais candidat» qui «incarne tout ce qui n'existe plus».

Les clés du second tour sont entre les mains des abstentionnistes. Et tout dépendra de la capacité des deux listes à mobiliser, une tâche toujours compliquée lors d'élections partielles qui se caractérisent généralement par une forte abstention. Dimanche dernier, le taux de participation s'était élevé à 42,42% (-5,45 points par rapport à 2009).

Lassitude à Corbeil-Essonnes

Au-delà, les habitants de Corbeil-Essonnes montrent une certaine lassitude, dans la mesure où c'est la troisième fois en trois ans, après deux élections invalidées, qu'ils sont sollicités pour élire leur maire. La campagne, qui a débuté le 22 novembre, s'est déroulée dans un climat délétère entre les deux camps. Celui de Bruno Piriou a de nouveau dénoncé un «système mafieux» dans le camp Dassault, qui l'a accusé en retour de «manipulation».

Avant le premier tour, deux véhicules avaient été incendiés devant la propriété de Serge Dassault à Corbeil. Le 27 novembre, c'était le député PS Manuel Valls, venu sur le marché des Tarterêts apporter son soutien à la liste de gauche, qui avait été insulté et avait reçu des oeufs. L'entre-deux tours n'a donné lieu à aucun incident.

Les deux élections précédentes invalidées

Le Conseil d'Etat avait invalidé en juin 2009 la municipale de 2008, et déclaré inéligible pour un an Serge Dassault, pour des «dons d'argent» qu'il a toujours contestés. Bruno Piriou avait été aussi déclaré inéligible pour un an, pour invalidation de ses comptes de campagne.

Résultat: nouvelle élection, mais sans les deux rivaux habituels, et nouveau recours en Conseil d'Etat. Celui-ci s'est conclu le 22 septembre dernier par une annulation de l'élection remportée par Jean-Pierre Bechter, au motif que la mention du nom de Serge Dassault sur ses bulletins de vote avait été «de nature à semer le doute».