Un remaniement qui lance les centristes vers la présidentielle de 2012
POLITIQUE•Victimes du remaniement, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo ont été remis en piste pour 2012...Vincent Vantighem
La scène était presque aussi touchante que la poignée de mains, samedi soir, entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. Lundi après-midi, Jean-Louis Borloo a longuement embrassé Nathalie Kosciusko-Morizet lors de sa passation de pouvoir au ministère de l’Ecologie. Comme un baiser de Judas. Car, dans la soirée, l’ex-maire de Valenciennes s’est rendu à l’Assemblée nationale pour réunir ses proches et avancer dans la construction du projet centriste.
En ne parvenant pas à conserver Jean-Louis Borloo dans son gouvernement, Nicolas Sarkozy s’est mis tout seul un gros caillou dans la chaussure. Et il va devoir marcher avec jusqu’en 2012. Selon Le Monde daté d’aujourd’hui, l’ex-ministre de l’Ecologie aurait promis à François Fillon qu’il ne «ferait rien pour l’emmerder!». Le quotidien du soir ne précise pas, en revanche, ce qu’il a promis au président de la République...
Un an d’efforts anéantis ce week-end
Cela fait plus d’un an que Nicolas Sarkozy se démène pour qu’il n’y ait pas de candidat de centre-droit à l’élection présidentielle de 2012. En un week-end, il vient de s’offrir l’occasion d’en avoir deux, François Bayrou et Dominique de Villepin mis à part. Car Hervé Morin poursuit les mêmes desseins que Jean-Louis Borloo. A peine débarqué du ministère de la Défense, le président du Nouveau Centre a réuni sa famille politique à l’Assemblée nationale. La rencontre, sur le thème de l’égalité des chances, était prévue de longue date. Mais elle a permis au désormais député normand de réaffirmer ses ambitions. «Je vais désormais partir à la rencontre des Français, écouter leurs préoccupations et préparer le programme, confie-t-il. Il ne peut y avoir une seule expression de la droite et du centre en 2012.»
Borloo et Morin se voient ce matin
Mais il ne faut pas qu’il y en ait trop non plus. Hier, François Bayrou s’est dit prêt à «construire autre chose» mais pas à céder sa place de leader. Et puis, il y a Dominique de Villepin qui, sous l’étiquette du gaullisme social, drague les électeurs du centre. Selon ses proches, Jean-Louis Borloo, lui, ne pense pas à la présidentielle. «Mais il pourrait le faire dans un avenir proche», explique un de ses conseillers. Au cours de l’année écoulée, il n’a jamais caché ses désaccords avec Hervé Morin. Mais, dès dimanche soir, les deux hommes se sont mis d’accord pour discuter de la situation. Ils doivent se voir mardi matin.