POLEMIQUEAffaire Woerth-Bettencourt: Veil et Rocard veulent calmer le jeu

Affaire Woerth-Bettencourt: Veil et Rocard veulent calmer le jeu

POLEMIQUELes deux personnalités politiques co-signent une tribune pour mettre de l'ordre dans les rangs...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Michel Rocard et Simone Veil crient «halte au feu» dans l'affaire Bettencourt-Woerth en appelant les hommes politiques à ne pas en rajouter, dans une tribune commune publiée dans Le Monde daté de dimanche-lundi.

S'exprimant comme membres du club politique Vauban, l'ex-Premier ministre socialiste et l'ancienne ministre centriste se disent «profondément inquiets» de «l'état du débat public - si tant est qu'il s'agisse vraiment d'un débat - autour d'une ‘affaire’ qui fait les titres de la presse».

«Nous prenons la parole ensemble pour affirmer haut et fort qu'il est temps, grand temps, de dire ‘Halte au feu!’» d'autant que l'actualité donne «de la scène sportive à la scène médiatique, suffisamment d'exemples d'intolérance et d'intempérance pour que les responsables politiques s'abstiennent d'apporter du grain à moudre à la broyeuse populiste».

Droite et gauche, tous dans le même sac

«Mesure-t-on bien les effets dévastateurs du spectacle affligeant qui se donne jour après jour devant l'opinion autour de ‘l'affaire Bettencourt’? Veut-on définitivement démonétiser une parole politique déjà suffisamment dévalorisée, décriée, diminuée?», s'interrogent ces deux personnalités.

«Les représentants des institutions les plus éminentes de notre pays - présidence, gouvernement, Parlement, justice - se trouvent interpellés, parfois en des termes plus qu'inappropriés, par des responsables politiques plus soucieux de leur carrière que de l'intérêt public, qu'ils soient de droite ou de gauche», ajoutent Michel Rocard et Simone Veil.

«C’est porter un coup à la politique, à la République»

«Chacun a parfaitement le droit, et même le devoir démocratique, de dénoncer, ou de défendre, telle ou telle situation de cumul de responsabilités, tel ou tel risque de conflit d'intérêts, tel ou tel motif de confusion des genres», soulignent-ils.

Mais, selon eux, «attaquer ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves», «ce n'est pas servir le débat, c'est desservir la démocratie, l'affaiblir et finalement l'asservir au nom même des principes que l'on croit si bien défendre. C'est porter atteinte à la dignité de la personne, c'est porter un coup à la politique, à la République».