Au centre de toutes les attentions de l'Elysée
POLITIQUE•Le congrès du Nouveau Centre doit mettre le parti dans de bonnes dispositions pour 2012...Vincent Vantighem
Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes pour Nicolas Sarkozy. Réfractaire à l'idée depuis 2007, le chef de l'Etat se serait finalement résolu, ces dernières semaines, à voir un candidat de centre-droit pointer le bout de son nez au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, pour, in fine, le soutenir au second.
De nombreux prétendants au rôle
De Jean-Louis Borloo à Gilles de Robien en passant par Jean Arthuis, les prétendants au rôle sont nombreux. A commencer par Hervé Morin. Dans l'interview qu’il nous a accordée, le ministre de la Défense assure qu’il veut mettre son parti, le Nouveau Centre, en «situation de décider d'avoir un candidat».
Si, en septembre dernier, Nicolas Sarkozy ne voulait voir personne « recréer l'UDF », la situation a changé aujourd’hui. La stratégie de liste d’union dès le premier tour a montré ses limites aux dernières régionales. Et la popularité du Président s’est un peu plus érodée.
A un peu moins de deux ans de l’élection suprême, Nicolas Sarkozy est tel un joueur devant son échiquier. Les pions qu’il avance ne sont pas encore destinés à mater l’adversaire, juste à observer sa réaction face à différentes stratégies. Car il ne peut y avoir qu’un seul candidat de centre-droit aux côtés du Président.
Bayrou tel le Phénix
Après avoir fait « fuiter » l’hypothèse d’une candidature de Jean-Louis Borloo (lire l'encadré), Nicolas Sarkozy vient ainsi de faire renaître de ses cendres son plus farouche opposant, François Bayrou. «Il est persuadé que le PS choisira Aubry, confie une source proche de l’Elysée. Et il pense que Bayrou pourra donc glaner quelques voix à gauche sans trop lui en prendre à droite...»
Encore membre du gouvernement, Hervé Morin observe, de son côté, ce petit jeu avec attention. Il sait que la survie de son parti passe, inéluctablement, par une candidature en 2012. Il sait aussi qu’aux échecs, il faut parfois savoir sacrifier une pièce pour emporter la partie. Reste à savoir laquelle choisira Nicolas Sarkozy?