POLITIQUEPrimaires du PS: les outsiders à l'assaut du pacte des ténors

Primaires du PS: les outsiders à l'assaut du pacte des ténors

POLITIQUELes «petits» candidats n'acceptent pas que la désignation du présidentiable socialiste en 2012 soit «verrouillée» et «jouée d'avance»...
Corentin Chauvel

Corentin Chauvel

«Nous avons décidé de faire des primaires, cela ne veut pas dire qu'il faut que nous nous fracassions les uns les autres.» Si Laurent Fabius a tenté d’éviter une énième division au Parti socialiste (PS) dimanche sur I-Télé, cela n’a pas empêché les exclus du «pacte» qui aurait été conclu entre les ténors du parti d’afficher clairement leur amertume ces derniers jours, à l’aube du Conseil national du parti ce mardi.

Le plus gros grief exposé par les opposants aux primaires, c’est une désignation «jouée d’avance» pour l’un des «signataires» de ce pacte: Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Ségolène Royal voire Laurent Fabius. Soit «un grand apéro géant (…) des anciens ministres de François Mitterrand et de Lionel Jospin» dixit Manuel Valls, «un outsider déterminé», pour qui «ces arrangements» ne constitueront pas un obstacle.

«Une faute majeure qui nous empêcherait de gagner l'élection présidentielle»

Selon le député de l’Essonne, interrogé la semaine dernière sur RTL et dans Le Monde, «confisquer cette révolution que représentent les primaires, revenir à des méthodes anciennes de la vie politique, c'est-à-dire s'arranger à quelques-uns, serait une faute majeure qui nous empêcherait de gagner l'élection présidentielle».

Cette démocratie déguisée est également critiquée par un autre «outsider», Pierre Moscovici. «La primaire doit être ouverte ou ne doit pas être», a jugé le député du Doubs vendredi sur France Info, fustigeant les «petits arrangements entre amis».

«Le plus mauvais service qu'on puisse rendre aux primaires»

Un point sur lequel Julien Dray, qui n’est pas candidat, rejoint ses deux camarades. Ce pacte, «c'est le plus mauvais service qu'on puisse rendre aux primaires» a fait valoir le député de l’Essonne dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien. Selon lui, «les primaires ne peuvent pas être des primaires de ratification».

Seul «petit» candidat aux primaires n’invoquant officiellement qu’une question de dates, François Hollande. Ce dernier aurait préféré une «désignation de notre candidat(e) avant l'été 2011 pour permettre à ce dernier de rassembler, dans de bonnes conditions, le parti et nos partenaires autour d'un accord programmatique et électoral permettant la victoire en 2012», indiquait à l'AFP Stéphane Le Foll, membre du Bureau national et proche de l’ex-premier secrétaire du PS.

Une primaire sans autre parti que le PS

Là aussi, Julien Dray est d’accord. «Le mieux, c'est qu'après les cantonales de mars, nous ouvrions le processus des primaires et que notre candidat soit désigné avant l'été. Cela lui permettrait de réunifier car il y a toujours des blessures dans les débats», «de préparer la bataille des sénatoriales» et de mener une «campagne longue», a indiqué le député de l’Essonne.

D’autant que ces primaires ne devraient pas permettre de rassembler au-delà du PS. Europe Ecologie, Front de gauche, Mouvement républicain et citoyen, Parti radical de gauche, aucun autre partenaire potentiel de gauche n’a envie de se joindre à la désignation collégiale d'un candidat unique de l'opposition.