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La Charente risque d’être mise sous tutelle, son budget à nouveau rejeté

Charente : Le département risque d’être mis sous tutelle, son budget à nouveau rejeté

Je prends la mainLe budget, d’un montant de 615 millions d’euros, a été une nouvelle fois retoqué du fait notamment de l’abstention de plusieurs élus de la majorité de gauche, qui ont fait sécession après des mois de désaccords politiques
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le budget 2025 du conseil départemental de la Charente a de nouveau été rejeté mardi sur fond de blocage politique persistant, ouvrant la voie à une rarissime mise sous tutelle de cette collectivité par la préfecture. Le département avait pourtant obtenu la semaine dernière un sursis du préfet en étant autorisé à reconvoquer une séance plénière, mais le texte budgétaire a été rejeté mardi, ont indiqué deux opposants.

Comme lors d’un premier scrutin fin mars, le budget, d’un montant de 615 millions d’euros, a été retoqué du fait notamment de l’abstention de plusieurs élus de la majorité de gauche, qui ont fait sécession après des mois de désaccords politiques au sein de l’assemblée de ce territoire de quelque 350.000 habitants. L’exécutif présidé par Philippe Bouty (DVG) est désormais voué à voir le préfet prendre la main sur les finances du département, qui emploie environ 2.000 personnes, en saisissant la Chambre régionale des comptes (CRC).

La Chambre régionale des comptes a pris la main

« Je ne me sens pas acculé à la démission pour une simple et bonne raison : ce budget était sincère », a réagi Philippe Bouty au micro de la radio Ici. « Je vais travailler très rapidement avec le préfet pour que les impacts soient les plus mesurés […] C’est la Chambre régionale des comptes qui a la main pour une année. »

L’instance de contrôle financier a un mois pour élaborer un nouveau projet de budget et le transmettre au préfet. « Une situation très exceptionnelle pour un département », même s’il « n’y aura pas de “shut down” » à l’américaine, avait souligné début avril le président de la CRC, Vincent Léna, dans une interview au quotidien Charente Libre.

Après l’échec du premier vote, Philippe Bouty avait accusé ses adversaires politiques de « tentative de putsch », ciblant la droite et la sénatrice PS Nicole Bonnefoy, l’une des six élus de gauche sécessionnistes.

Le département est passé à gauche en 2021

Le dirigeant, qui avait fait basculer le département à gauche en 2021, a rapidement vu sa majorité gauche plurielle se fissurer, ses critiques lui reprochant des « annonces intempestives » et des « comportements parfois inadéquats ». Des élus restés dans la majorité accusent pour leur part Nicole Bonnefoy de convoiter la tête de l’exécutif.

Le groupe des dissidents et l’opposition, emmenée par le centriste Jérôme Sourisseau qui a présidé le département en 2020-2021, réclament la démission de Philippe Bouty depuis sa mise en minorité.