Passer au contenu principalPasser à l'en-têtePasser au pied de page
Le conseil départemental de Charente placé ce mercredi sous tutelle

Charente : Le conseil départemental obtient un dernier sursis avant d'être placé sous tutelle préfectorale

Crise politiqueDu fait d’une scission au sein de la majorité de gauche, ce département de Nouvelle-Aquitaine n’a pas pu voter son budget
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le conseil départemental de la Charente, menacé d'une rarissime mise sous tutelle faute d'avoir adopté son budget 2025, a obtenu mercredi un sursis de la préfecture en étant « autorisé à reconvoquer » une séance pour voter le texte, bloqué par des dissensions politiques.

Fin mars, ce budget, d’un montant de 615 millions d’euros, avait été retoqué lors d’un premier vote, du fait notamment de l’abstention d’un groupe de six élus de la majorité de gauche qui avaient fait scission après des mois de dissensions politiques au sein de l’assemblée de ce territoire de quelque 350.000 habitants.

Bouty dénonce une « tentative de putsch »

L’exécutif présidé par Philippe Bouty (DVG) avait dès lors jusqu’à mardi pour présenter une nouvelle copie et la faire voter, sous peine de voir le préfet prendre la main sur les finances départementales en saisissant la Chambre régionale des Comptes (CRC). Mais à 20 heures, le quorum n’avait pas été atteint pour que l’assemblée se tienne, les élus de l’opposition et le groupe sécessionniste n’étant pas venus siéger.

« Nous n’avons pas le quorum et nous rendons les clés à la CRC. C’est un précédent sans équivalent. Ce soir, la Charente sera le seul département à ne pas avoir de budget », a déclaré devant la presse le président du département, qui emploie quelque 2.000 agents. Il a déploré une « tentative de putsch » de la part des élus de droite et de la sénatrice PS Nicole Bonnefoy, l’une des six élus de gauche à avoir boycotté la séance après s’être abstenus fin mars.

Philippe Bouty, qui avait fait basculer le département à gauche en 2021 avec un seul canton d’avance, a rapidement vu sa majorité gauche plurielle se fissurer, ses critiques lui reprochant des « annonces intempestives » et des « comportements parfois inadéquats ». « Ce n’est pas un problème de personne mais de dysfonctionnements depuis des années, devenus inacceptables à la longue », a fait valoir Nicole Bonnefoy, accusée par des élus restés dans la majorité de convoiter la tête de l’exécutif.

La CRC va prendre les choses en main

Le groupe des sécessionnistes et l’opposition, emmenée par le centriste Jérôme Sourisseau, qui a présidé le conseil départemental en 2020-2021, réclament la démission de Philippe Bouty depuis sa mise en minorité fin mars, mais ce dernier s’y refuse.

Notre dossier Nouvelle-Aquitaine

L’instance régionale de contrôle financier, la CRC de Nouvelle-Aquitaine, va désormais avoir un mois pour élaborer un nouveau projet de budget et le transmettre au préfet. Celui-ci disposera ensuite d’un délai de vingt jours pour le faire exécuter en l’état, avec la possibilité d’y apporter des modifications motivées.