Futur Premier ministre : Emmanuel Macron dit « non » à une éventuelle démission

La chanteuse québécoise a atterri à Paris, soulevant de nombreuses rumeurs sur sa participation à la cérémonie. « Je serai immensément heureux si elle pouvait être de cette cérémonie d'ouverture, comme tous nos compatriotes », a dit le président français, sans toutefois vouloir « dévoiler » les « surprises » prévues par le spectacle sur la Seine concocté par Thomas Joly.

«Mon souhait c’est la stabilité du pays », répond le président aux journalistes qui l’ont interrogé sur une éventuelle démission. « Les Français m’ont confié un mandat », explique-t-il.

«Onze millions de nos compatriotes ont envoyé un message clair, un message d’adhésion, on doit répondre aux causes », estime Emmanuel Macron évoquant les électeurs du Rassemblement national.

Emmanuel Macron a estimé que ce n’était « pas une bonne chose » que le Rassemblement national ne soit pas représenté au bureau de l’Assemblée nationale, car ses élus ont « une légitimité » et « il n’y a pas de sous-député ».

Le chef de l’Etat s’est aussi dit « choqué » par les images des députés de gauche qui ont refusé de serrer la main au benjamin de l’Assemblée, élu RN, qui veillait au bon déroulement du scrutin pour le perchoir comme le veut le règlement.

«On s’en sort chacun en prenant ses responsabilités. La responsabilité des groupes parlementaires c’est en faisant des compromis et sortir des évidences ». « Je leur demande de travailler ensemble durant les semaines qui viennent. »

« Garant du vote des Français », Emmanuel Macron explique avoir choisi la « stabilité » pendant les Jeux olympiques avec le gouvernement démissionnaire. « Jusqu’à mi-août on se concentrera sur les Jeux », ajoute-t-il.

«Personne ne peut appliquer son programme », « ni le nouveau Front populaire, ni la majorité sortante, ni la droite républicaine », a relevé le chef de l’Etat. « La responsabilité de ces partis, c’est de faire quelque chose que toutes les démocraties européennes font, qui n’est pas dans notre tradition mais qui est, je le crois, ce que nos compatriotes attendent parce que c’est être à la hauteur du moment et des responsabilités que les Françaises et Français ont données à ces partis : c’est de sortir en quelque sorte de leur évidence, c’est de savoir faire des compromis », a-t-il encore ajouté.

«Je combats les idées du Rassemblement national, mais un ou une députée qui est élue a une légitimité, il n’y a pas de sous-député », affirme le président de la République.

«J’ai fait ce choix en conscience avec beaucoup de gravité », répond Emmanuel Macron sur la dissolution de l’Assemblée nationale. « J’ai pris mes responsabilités comme président, ce n’était pas un choix facile, et je l’ai fait avec beaucoup de gravité ».

Au premier tour des législatives, les Français ont « placé le Rassemblement national en tête, on doit l’entendre et le respecter ».

«Le Président de la République ne doit plus tergiverser. Il doit la nommer et respecter les règles de la démocratie. Le pays est impatient de voir sa décision s'appliquer ! », a-t-il écrit sur X, à propos du choix du NFP, une « confirmation » selon lui de « sa capacité de se porter à la hauteur des circonstances ».

Lucie Castets, la haute fonctionnaire proposée par la gauche pour le poste de Première ministre, a affirmé mardi à l’AFP avoir accepté « en toute humilité mais avec beaucoup de conviction », estimant être une candidate « crédible et sérieuse » pour Matignon.

La candidate surprise du Nouveau Front populaire, âgée de 37 ans et issue de la société civile, a déclaré avoir parmi ses « grandes priorités » l'« abrogation de la réforme des retraites » d’Emmanuel Macron, une « grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part », une « amélioration du pouvoir d’achat » par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la « fin de la régression des services publics ».

Juste avant le 20 heures dans lequel Emmanuel Macron doit prendre la parole pour la première fois depuis sa lettre aux Français du 7 juillet, la gauche a proposé Lucie Castets pour Matignon, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics.

Selon BFMTV, les négociations au sein du Nouveau Front populaire ont repris et il se pourrait que les composantes de la gauche souhaitent désigner leur candidat avant 20 heures et l'interview du président de la République ce soir sur France Télé.

Dix-sept jours après sa victoire aux élections législatives, la gauche n’a toujours pas trouvé d’accord sur le nom d’un futur Premier ministre. Après l’échec des pistes Huguette Bello et Laurence Tubiana, François Ruffin a estimé, ce mardi sur France inter, que « la fenêtre d’opportunité s’est fermée », au moins « jusqu’à la rentrée ».

Le Nouveau Front populaire, toujours pas aligné, a-t-il manqué de réactivité, alors que le début des Jeux olympiques risque de mettre la politique au second plan ? Eléments de réponse avec le député François Piquemal (LFI-NFP) et Gilles Candar, historien spécialiste de la gauche.

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Le paysage issu du scrutin est plus morcelé que jamais, avec trois blocs minoritaires: le NFP arrivé en tête; le camp présidentiel deuxième mais en net recul; le Rassemblement national troisième malgré son succès au premier tour.

Mardi soir, Emmanuel Macron va donc « poser quelques repères dans cet océan d'incertitudes », a assuré un proche. Une manière de reconnaître, en creux, que la « clarification » souhaitée par l'homme de l'Elysée n'est pas encore évidente.