Marine Le Pen estime pour la première fois que la rafle du Vel d’Hiv a été ordonnée par « les autorités françaises »
mieux vaut tard•En avril 2017, elle avait suscité une vaste polémique en déclarant que « la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv »20 Minutes avec AFP
C’est ce que l’on appelle un revirement. Marine Le Pen avait toujours considéré que « la France n'(était) pas responsable » de la rafle du Vel d’Hiv. Mais lors d’un hommage aux victimes de la rafle ce mardi, elle a pour la première fois expliqué qu’elle avait été ordonnée par « les autorités françaises ».
« Le 16 juillet 1942, les autorités françaises balafraient la France en ordonnant l’infâme rafle du Vel d’Hiv. Les victimes de cette tragédie n’appartiennent pas qu’à l’Histoire. Leur supplice et leur mémoire nous rappellent que le fléau de l’antisémitisme n’a pas disparu et qu’il se repaît aujourd’hui de discours de haine d’une extrême gauche et des islamistes qui ont pris pour cible nos compatriotes juifs », a écrit la triple candidate malheureuse à la présidentielle dans un texte publié sur X.
Un revirement depuis 2017
Si Marine Le Pen publie chaque année un message en hommage aux victimes de ces arrestations, c’est la première fois qu’elle évoque « les autorités françaises ». En avril 2017, elle avait suscité une vaste polémique en déclarant que « la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv », alors qu’elle était interrogée sur la rafle et la décision du président Jacques Chirac de reconnaître en juillet 1995 la responsabilité de la France.
Fustigée par ses adversaires politiques et plusieurs associations juives, elle avait fait valoir que sa position était également celle des présidents Charles de Gaulle et François Mitterrand.
Multiplication des gestes envers la communauté juive
Elle a depuis multiplié les gestes envers la communauté juive, notamment depuis l’attaque du 7 octobre et sa participation à une marche contre l’antisémitisme en novembre à Paris. Il y a deux mois, dans un entretien à l’AFP, le chasseur de nazis Serge Klarsfeld disait faire « le pari que c’est sincère ».
Son épouse Beate Klarsfeld et lui ont « quand même posé comme conditions que Marine Le Pen reconnaisse la loi Gayssot (de 1990, réprimant le négationnisme) et le discours de Jacques Chirac » sur la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs, en disant espérer un geste « prochain ».
En juillet 1942, plus de 13.000 juifs avaient été arrêtés à la demande des nazis et sur ordre du pouvoir français en place pendant l’Occupation. Parqués au Vélodrome d’hiver, ils avaient été ensuite acheminés dans les camps d’extermination nazis.