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A gauche, deux manières de faire campagne pour le second tour

Législatives 2024 : A gauche, deux manières de faire campagne pour le second tour

LES DEUX FONT LA PAIRECertains insistent plus sur le barrage au RN avec le front républicain, d’autres préfèrent offrir une perspective de victoire, jugée plus positive
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

Dans le court entre-deux-tours de cette campagne législative anticipée, on ne peut pas vraiment dire que les partenaires du Nouveau Front populaire (NFP) dansent exactement sur le même pied. En apparence, tout le monde affirme que le 7 juillet, c’est « soit un gouvernement du RN, soit un gouvernement du NFP ». Pourtant, dès dimanche soir, sur la scène installée place de la République à Paris pour la soirée électorale du NFP, le différend était palpable.

D’un côté des socialistes et des écolos plus prompts à mettre en avant la nécessité du front républicain, du barrage à une majorité absolue du RN. De l’autre, des insoumis, on insiste sur un « vote pour », plus positif en faveur du projet « de rupture » du Nouveau Front populaire. Dimanche soir, devant une foule à laquelle il a fait scander « liberté, égalité fraternité » et dans un discours aux forts accents républicains, Jean-Luc Mélenchon a très clairement acté la chose : « Nous ne sommes pas là seulement pour faire barrage, pour faire front avec n’importe qui. Nous sommes là parce que nous voulons tout changer. »

Perspectives de victoire

« Dans une compétition électorale, il faut des perspectives de victoires pour mobiliser et donner du sens », explique Paul Vannier, député LFI réélu au premier tour dans le Val-d’Oise. « Nous, on a toujours fait campagne sur un programme, c’est un point d’appuis, un levier pour convaincre celles et ceux qui se tiennent encore à distance de la politique. » Et le député réélu d’évoquer ce gros tiers d’électeurs et d’électrices qui ne se sont quand même pas mobilisés le 30 juin, malgré l’enjeu.

Au PS, on a bien noté les longueurs d’onde légèrement différentes. « Oui bien sûr tout est possible, mais enfin on ne peut pas mentir aux Français non plus, on n’aura pas la majorité absolue dimanche soir », prévient un cadre du parti à la rose. Autrement dit, la priorité, c’est de réduire le plus possible le nombre de députés et députées RN et d’éviter la majorité absolue. Dans cet objectif, Johanna Rolland, la maire de Nantes et numéro 2 du parti, est soucieuse aussi de respecter « celles et ceux qui jouent le jeu de la République. L’élargissement du Front populaire en front républicain, on doit l’intégrer. »

Voter contre ou voter pour

« Si le pire est possible, le meilleur aussi », répond Paul Vannier. Il reconnaît que des électeurs viennent aussi voter « par grande inquiétude » face à la menace du Rassemblement national. « Mais quand on est dans un second tour contraint par la présence de l’extrême droite, bien sûr que les électeurs macronistes ont un choix par défaut. Mais face à la remise en cause des principes républicains, au racisme, la mise en danger des institutions, il y a aussi un choix positif qui est possible », indique aux électeurs modérés le député d’Argenteuil.

Les deux options de campagne ne s’opposent pas en soit. « Il faut faire les deux, reconnaît Johanna Rolland. C’est devenu difficile de tout le temps voter contre. J’entends les gens sur le terrain me dire qu’ils veulent voter pour quelque chose, pour de l’espoir. On tomberait dans le piège du RN en le laissant devenir le seul vote ''positif'' au moment même où ils renoncent à tout. »

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Chez les écolos, on relativise ces différences : « C’est une coalition, ce n’est pas choquant qu’on ait des stratégies différentes. Les insoumis vont chercher des choses qu’on ne va pas chercher. Nous, on va chercher des choses qu’ils ne vont pas chercher ! », analyse un proche de Marine Tondelier. « Ça peut être complémentaire, abonde Paul Vannier. Mais si on n’oublie pas l’essentiel : le programme. On s’est rassemblés sur une proposition politique, avec ambition et sérieux. » Les relations entre partis de gauche ont connu bien pire ces derniers mois, cela va sans dire. L’après élection risque d’être un peu plus difficile, surtout si le NFP revient avec moins de sièges que la Nupes de 2022.

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