Élections européennes 2024 : Édouard Philippe dubitatif sur l’utilité d’un débat Macron-Le Pen
PAS CONVAINCU•Ne sachant pas si une telle confrontation est « nécessaire », Édouard Philippe estime qu’un débat entre Macron et Le Pen serait « surprenant »20 Minutes avec AFP
L’idée relancée par Emmanuel Macron de débattre avec Marine Le Pen avant les élections européennes, ne convainc pas Édouard Philippe. Cela serait « surprenant », a estimé dimanche l’ancien Premier ministre, qui ne « sai(t) pas » si une telle confrontation serait « nécessaire ».
« Débattre, dans une démocratie, c’est bien », a répondu Édouard Philippe sur LCI, interrogé d’abord sur l’opportunité du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella qui s’est tenu jeudi soir sur France 2. « Que le Premier ministre, qui est le chef de la majorité (…) discute, débatte avec le chef d’un parti politique, ça ne me paraît pas scandaleux, et même assez normal », a-t-il développé.
Le président « a le droit de vouloir débattre »
Mais quid d’un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? « Permettez-moi de faire une différence », a poursuivi le maire du Havre. « Que le chef de l’État (…) explique que, dans un cadre par ailleurs électoral, il se propose de débattre avec une personnalité, qui d’ailleurs n’est pas chef de parti (…), c’est plus surprenant », a ajouté Édouard Philippe.
« Je ne sais pas si c’est nécessaire, c’est un peu plus surprenant », a-t-il déclaré. « Je ne suis pas sûr que j’aurais imaginé spontanément que ce serait une bonne idée ». Mais « c’est une idée du président, voilà. Il a le droit de vouloir débattre », a-t-il conclu.
Marine Le Pen pose ses conditions
Dans un entretien au Parisien paru samedi, Emmanuel Macron a relancé l’idée d’un débat avec Marine Le Pen. « Si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. La balle est dans son camp », a justifié le chef de l’État.
Marine Le Pen a pour sa part réagi en répétant être disposée à débattre à condition qu’Emmanuel Macron « tire les conséquences » de son entrée « dans l’arène électorale » et qu’il « mette sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée ». Une condition rejetée dans la foulée par Emmanuel Macron. « Il faut aller sur les enjeux européens. Pas rester caché. Et c’est pas une élection qui doit changer la Constitution », a-t-il lancé samedi, au micro de BFMTV.
NOTRE DOSSIER SUR LES ELECTIONS EUROPEENNESPar ailleurs, interrogé sur l’hypothèse, qui circule jusqu’au sein du gouvernement, d’une coalition avec Les Républicains (LR), Édouard Philippe a répondu : « ça, c’est le Premier ministre qui est le chef de la majorité. Est-ce qu’il veut s’approcher des LR ? Est-ce qu’il a une chance de réussir à construire quelque chose ? » « J’ai dit en 2022 après les élections législatives, immédiatement après les élections législatives, que dans n’importe quelle démocratie dans le monde, la majorité relative se serait tournée vers le parti le plus proche d’elle, susceptible de pouvoir lui apporter la majorité pour créer une coalition », a-t-il rappelé. « Je l’ai dit, en 2022, je n’ai pas changé d’avis ». Mais « en 2024, ça me semble beaucoup plus difficile qu’en 2022 ».