Le secteur de la construction furieux contre le gouvernement
Rigueur budgétaire•La suppression de dispositifs de soutien à la construction ne passe pas. Le Medef et la Fédération des promoteurs immobiliers en veulent au gouvernement20 Minutes avec AFP
«Il ne faut pas faire de mauvaises économies ». Le président du Medef, Patrick Martin, a étrillé mercredi la suppression par le gouvernement, au nom de la rigueur budgétaire, de dispositifs de soutien à la construction, un secteur plongé dans une profonde crise.
« La situation est vraiment critique, et vous avez tous en tête que pour relancer la situation, c’est urgent, parce que les cycles sont longs », a déclaré le « patron des patrons », ciblant particulièrement la suppression à venir de la niche fiscale Pinel, soutien à l’investissement locatif.
Patrick Martin a fustigé une « lecture trop exclusivement budgétaire et assez tronquée de la situation » par le ministère de l’Economie, jugeant que la suppression du Pinel, prévue fin 2024, causerait un manque à gagner en TVA près de deux fois supérieur à l’Etat.
La crise dans l’immobilier risque en outre d’entraîner des destructions d’emplois, et pour les finances publiques « autant de cotisants en moins et autant d’indemnités en plus », a craint M. Martin.
« Aller rejoindre les agriculteurs »
Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI), Pascal Boulanger, a pour sa part jugé très insuffisantes les mesures de simplification, essentiellement techniques, annoncées la veille par le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian.
« J’ai dit merci d’avoir compris le sujet, parce qu’avant, ils le niaient. Sauf que les mesures prises, ce sont des mesures qui en très grande partie […] sont sur l’offre, et que nous, depuis novembre 2022, on a un énorme problème, c’est la demande », a dit Pascal Boulanger. Il a affirmé que les adhérents de sa fédération « commencent à nous parler d’aller rejoindre les agriculteurs » dans la protestation.
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