La ministre de la Culture n’a pas testé son flow, mais a balancé quelques punchlines : Rachida Dati a en effet participé, lundi 12 février 2024, à une émission diffusée sur la plateforme de streaming Twitch. L’émission, DVM Show, consacrée au rap et aux musiques urbaines, est diffusée en direct depuis Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dans la banlieue nord-est de Paris.

Et comme elle en a profité pour inviter les animateurs à se produire dans son ministère, elle a déclenché l’ire de plusieurs personnalités d’extrême droite, dont Jordan Bardella.

« Venez au ministère de la Culture avec votre matériel, installez tout, venez faire un DVM : l’invitation est lancée », a proposé Rachida Dati, surfant sur la bonne humeur ambiante. Et lorsqu’un des animateurs lui a fait remarquer : « Mais on fait du bruit, tu sais ? », la locataire de la rue de Valois a répondu qu'« un ministère de la Culture sans bruit, ça n’est pas un ministère de la Culture ».

RN et Reconquête offusquées par la séquence

La séquence a provoqué des réactions courroucées de l’extrême droite : « Rachida Dati doit s’expliquer sur sa présence hilare hier au DVM show, émission qui fait la promotion permanente du deal », a notamment déclaré le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.

La tête de liste RN pour les Européennes a également considéré que le DVM show était le « repaire d’un antisémite », en référence à Freeze Corleone, figure controversée du rap français qui avait fait l’objet d’une enquête pour provocation à la haine raciale (finalement classée sans suite) et visé, depuis samedi, par une enquête pour apologie du terrorisme après avoir semblé évoquer, dans une chanson, l’attentat de Nice du 14 juillet 2016.

Pourtant, si le sulfureux rappeur a bien participé à une précédente émission, tournée avant l’ouverture de cette deuxième enquête, il n’était pas présent aux côtés de la ministre lundi soir.

Éric Zemmour a pour sa part appelé à « supprimer » le ministère de la Culture « pour créer un véritable ministère des Beaux-Arts et du patrimoine français ». Marion Maréchal, la tête de liste de son parti, Reconquête, pour les élections européennes, a encore ironisé sur « le virage à droite du gouvernement » : « Qu’est-ce que ça serait avec un virage à gauche », a-t-elle interrogé.