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La politique est dans le pré...Attal et Bardella séduisent les agriculteurs

La politique est dans le pré... Gabriel Attal et Jordan Bardella se disputent l'amour des agriculteurs

vache'ment d'amourA quelques semaines des Européennes, la séduction du monde agricole passablement en colère devient un enjeu majeur pour les urnes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Qui séduira le mieux le monde agricole ? A ma gauche (ou plutôt « ni à ma gauche ni à ma droite », pour respecter la volonté d'Emmanuel Macron), Gabriel Attal pour qui l'agriculture est « un sujet absolument majeur (...) que je prends très au sérieux »,petite déclaration d'amour en passant lors d'un déplacement organisé à Saint-Laurent-d'Agny (Rhône). Deuxième candidat loveur à 600 kilomètres de là, le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste aux élections européennes du 9 juin, en date chez un éleveur laitier à Queyrac (Gironde).

Il y a dénoncé « l'Europe de Macron » qui veut, selon lui, « la mort de notre agriculture » mise en concurrence « avec des produits agricoles qui viennent du bout du monde, qui ne respectent aucune des normes toujours plus dures et toujours plus lourdes qu'on impose aux agriculteurs français ».

Encore un candidat de l'amour

Pendant ce temps, Attal continuer lui aussi ses yeux doux, décrivant l'agriculture comme une « chance » et une « fierté » pour la France, il a notamment promis de « faciliter la vie » des agriculteurs en réduisant les « paperasseries ». Et hop, un troisième candidat : le ministre de l'Agriculture a été mandaté dans le Cher où il a visité un élevage laitier et rencontré des responsables agricoles. « L'édiction de règles et de normes de plus en plus lourdes à supporter » a généré une « pénibilité morale » et une « certaine désespérance », a retracé devant lui le président de la chambre d'agriculture départementale, Etienne Gagneron.

« J'ai demandé à mes équipes » de trouver « des voies de simplification, des choses que l'agriculteur verra qu'il fait en moins » dans son quotidien, a expliqué le ministre à la presse.

Gabriel Attal décroche un second rendez-vous

Il faut dire qu'à quelques semaines des Européennes, le vote du monde agricole pourrait s'avérer décisif. Or, pour le moment, ce dernier roucoule moins qu'il n'est passablement énervé. En France, comme ailleurs en Europe, les manifestations d'agriculteurs se multiplient depuis quelques semaines. Hausse des charges, interdiction de pesticides autorisés ailleurs, sentiment d'être écrasés par des normes, concurrence des produits ukrainiens, indemnisation des crises sanitaires... Les motifs de colère sont multiples.

En Occitanie, des agriculteurs bloquent depuis jeudi soir l'autoroute A64 - Toulouse-Bayonne - à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne). Sur les voies, les tracteurs sont alignés par dizaines.

Qui repart avec un deuxième rendez-vous après tant de parade politique ? Gabriel Attal recevra lundi soir le patron de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et le syndicat allié Jeunes agriculteurs. Le gouvernement doit présenter le 24 janvier - un mois avant l'ouverture du Salon de l'agriculture (du 24 février au 3 mars à Paris) - un projet de loi pour favoriser la relève en agriculture. Il prévoit notamment que chaque écolier bénéficie au moins d'une « action de découverte de l'agriculture », comme une visite de ferme, durant sa scolarité. La profession imaginait un texte plus ambitieux. L'amour, ça déçoit parfois.