portraitQui est Prisca Thevenot, la « marcheuse » porte-parole du gouvernement ?

Gouvernement Attal : Qui est Prisca Thevenot, « marcheuse » de la première heure devenue porte-parole du gouvernement ?

portraitNée à Strasbourg, fille d’immigrés mauriciens, Prisca Thevenot a grandi à Stains, en Seine-Saint-Denis, « à la périphérie de la périphérie »
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Après six mois au secrétariat d’Etat à la jeunesse, Prisca Thevenot a été nommée porte-parole du gouvernement jeudi.
  • « Attal adore » Prisca Thevenot et l’a « poussée » pour le porte-parolat, affirme à l’AFP une source au sein du parti présidentiel.
  • Mais qui est donc cette macroniste, qualifiée par certains de « zélée » et par d’autres de « discrète », voire d' « effacée » ?

Elle fait partie des grands gagnants de ce remaniement. Après six mois au secrétariat d’Etat à la jeunesse, Prisca Thevenot a été nommée porte-parole du gouvernement jeudi. Une nouvelle étape pour cette « marcheuse » de la première heure, habituée des plateaux de chaînes d’information en continu.

Celle qui se décrit comme « un pur produit de l’école républicaine » succède à Olivier Véran à un poste très exposé médiatiquement, notamment pour rendre compte du Conseil des ministres et répondre aux questions tous azimuts de la presse. Une source au sein du parti présidentiel affirme à l’AFP qu' « Attal adore » Prisca Thevenot et l’a « poussée » pour le porte-parolat. Mais qui est donc cette macroniste, qualifiée par certains de « zélée » et par d’autres de « discrète », voire d' « effacée » ?

Fille d’immigrés mauriciens

Née à Strasbourg, fille d’immigrés mauriciens, Prisca Thevenot a grandi dans le quartier populaire du Maroc à Stains (Seine-Saint-Denis), « à la périphérie de la périphérie ». Elle a fait ses classes en zone d’éducation prioritaire (ZEP), avant une grande école de commerce, l’EM Lyon, et une carrière dans le privé, en cabinets de conseil notamment.

Adhérente d’En Marche ! dès le lancement du parti macroniste, elle avait tenté une candidature aux législatives de 2017 à Stains, mais fut battue au second tour par la communiste Marie-George Buffet.

Ancienne porte-parole de LREM

En juin 2022, Prisca Thevenot était élue députée des Hauts-de-Seine, après avoir écumé les plateaux de chaîne d’information en continu, comme porte-parole du parti présidentiel. La candidate Renaissance n’avait eu aucune difficulté à l’emporter dans la huitième circonscription des Hauts-de-Seine et ses villes cossues de Meudon, Chaville et Sèvres. Le député macroniste sortant, Jacques Maire, avait dénoncé un parachutage, une « injustice ».

Pendant son mandat, elle mettait en avant dans ses engagements la « santé des femmes », plaidant pour un meilleur accompagnement de « la puberté à la ménopause », afin de mettre fin à « l’invisibilisation du corps des femmes ». En commission des Affaires sociales à l’Assemblée, elle faisait « partie des élus qui défendent les droits des femmes », lui reconnaît le socialiste Arthur Delaporte. Mais sur les plateaux, « elle est l’une des plus zélés pour défendre la ligne gouvernementale », épingle-t-il.

Fondatrice d’un incubateur politique

Prisca Thevenot a par ailleurs créé en 2017 une association, Civil Impact, un « incubateur politique » pour « apprendre à s’engager » et « renouveler la classe politique ». Mariée et mère de deux enfants, elle cite parmi ses centres d’intérêt la « gastronomie française », les « longs dîners à refaire le monde ».

Lorsqu’elle était Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, Prisca Thevenot devait entre autres mettre en musique « le service national universel » (SNU), qui ne concerne à ce stade que des jeunes volontaires, et dont l’éventuelle généralisation suscite de vives résistances. La secrétaire d’Etat s’était avancée, le 19 septembre, en évoquant une « obligation » et « une généralisation » du SNU, avant d’être corrigée le lendemain par… le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, sur ce projet toujours en suspens.

Dans le gouvernement Borne, Prisca Thevenot a « été discrète, effacée » par l’omniprésence de Gabriel Attal à l’Education. « Ça a été compliqué d’exister », raconte une source macroniste. Elle sera bien moins discrète par la force des choses avec son nouveau poste. Au moins le mercredi, jour du traditionnel Conseil des ministres.