IRA, IRA PASLa gauche encore divisée sur la nouvelle rencontre de Saint-Denis

Rencontres de Saint-Denis : Une nouvelle occasion pour la gauche d’étaler ses divisions

IRA, IRA PASLes quatre partis de gauche invités par Emmanuel Macron à une nouvelle rencontre de Saint-Denis n’iront pas tous à la réunion du 17 novembre
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

L'essentiel

  • Emmanuel Macron a invité les chefs et cheffes de partis à une nouvelle rencontre de Saint-Denis, le 17 novembre prochain.
  • PS et LFI n’iront pas, les écolos probablement, et pour le PCF, on ne sait pas encore.
  • La gauche se donne donc une nouvelle occasion de montrer ses divisions malgré des analyses similaires.

C’est quasiment la dernière fois qu’on les a vus ensemble. Le 30 août, lors de la première « rencontre de Saint-Denis » entre Emmanuel Macron et les chefs et cheffes de partis, ils étaient arrivés à quatre. Qui ? Les leaders des partis de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : Manuel Bompard pour la France insoumise, Marine Tondelier pour EELV, Olivier Faure pour le PS et Fabien Roussel pour le PCF. Aucune chance que la scène se reproduise le 17 novembre prochain, lors de la nouvelle réunion programmée par le président de la République. Parce que la Nupes n’existe plus formellement nulle part. Et parce qu’il n’est pas certain que les quatre y soient.

Quelques heures seulement après la publication de l’invitation dimanche soir, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a répondu « non ». « C’est non [car] je crois à la démocratie », a-t-il affirmé sur Public Sénat lundi matin, ajoutant qu’il n’y a « jamais eu de consensus sur aucun sujet » avec Emmanuel Macron. C’est en partie avec les mêmes arguments que la France insoumise a aussi décliné. « Nous rejetons la multiplication de ces exercices monarchiques visant à contourner le débat organisé dans ses formes constitutionnelles. En France, c’est à l’Assemblée nationale et au Sénat que se mènent les débats politiques et que se votent les lois », jugent les insoumis dans un communiqué publié ce mardi.

Des sujets portés par la gauche à l’ordre du jour

Sur le fond, LFI comme PS rejettent un ordre du jour jugé trop à droite, répondant notamment à la demande (de la droite) de rendre constitutionnel un éventuel référendum sur l’immigration. A l’Elysée, pour protéger le « format Saint-Denis », on ne veut pas faire de commentaires. Dans les couloirs du palais, néanmoins, on souffle que l’élargissement du champ du référendum, et surtout la simplification du référendum d’initiative partagée (RIP), « sont quand même des sujets portés par la gauche depuis longtemps ». Et puis c’est tout de même du concret. Du constitutionnel, mais du concret. Or, après la première rencontre fin août, le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, expliquait à 20 Minutes qu’il conditionnait la présence du parti à la suite à des actions concrètes.

PS et LFI seront-ils suivis dans leur refus par les futurs ex ou ex-futurs partenaires de la gauche ? Rien n’est moins sûr. D’abord puisqu’il n’y a plus vraiment de consultations entre les partis de gauche. « On se parle, mais on ne se consulte pas. Chacun est responsable de sa décision et de son approche », explique-t-on dans l’entourage de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie – Les Verts. Et pour cause, les écologistes semblent avoir une autre approche. Ce n’est pas encore totalement officiel, mais Marine Tondelier devrait répondre favorablement, mais sans enthousiasme, à l’invitation présidentielle. « On considère que sur la situation internationale, la position de la France ne convient pas. Donc si on a une occasion de le dire au président de la République, ça justifie d’y aller. Et puis sur l’absence de l’écologie à l’ordre du jour, on a bien vu, lors de la première réunion, que pour que le sujet soit abordé, c’est mieux qu’il y ait une écologiste autour de la table. »

Les communistes n’ont pas encore donné leur réponse. Mais après la première édition des rencontres de Saint-Denis, Ian Brossat, devenu depuis sénateur de Paris, avait expliqué que son parti n’était « pas un adepte de la politique de la chaise vide ».

Gauche la plus bête du monde ?

Voilà donc pour la gauche une nouvelle occasion d’étaler ses divisions, quand bien même les discours sont au fond très proches. La source écologiste citée plus haut explique par exemple, comme LFI, que le gouvernement « se fout un peu de la gueule du monde en disant qu’ils veulent dialoguer alors qu’en deux semaines, ils viennent de faire cinq 49.3 sur le budget ».

« On ne se définit pas en pensant à ce que font les autres, surtout depuis le moratoire » sur la Nupes, indique l’entourage d’Olivier Faure. Quand chacun fait à peu de chose près la même analyse, mais dans son coin, on appelle ça faire du boudin.