SilenceRaquel Garrido sanctionnée par son groupe parlementaire

La députée LFI Raquel Garrido sanctionnée par son groupe parlementaire

SilenceRaquel Garrido a été sanctionnée par une interdiction de prendre la parole au parlement au nom du groupe pendant quatre mois
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sa sentence est aussi lourde que celle qui avait à l’époque visée Adrien Quatennens après sa condamnation pour violences conjugales. Raquel Garrido avait accusé Jean-Luc Mélenchon de « nuire » au mouvement, elle a été sanctionnée par le bureau de son groupe parlementaire qui lui reproche « une accumulation d’agissements et de propos répétés ». La députée LFI s’est dite « humiliée » ce mardi.

Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le bureau a annoncé que la députée de Seine-Saint-Denis, auditionnée lundi soir pendant une heure et demie, « ne pourrait plus être oratrice au nom du groupe dans les travaux parlementaires pour une durée de quatre mois ».

Accusée de nuire « au bon fonctionnement du groupe »

Le groupe a pris la peine de préciser qu’il est reproché à Raquel Garrido « non pas de défendre ses idées » mais d’avoir nui « au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire » par « la diffusion de fausses informations dans la presse à propos du groupe ou de ses membres » ou « la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe ».

« Verdict de la CPI [la Cour pénale insoumise] : 4 mois », a immédiatement réagi la députée sur X (ex-Twitter). « Je suis mise au ban. Pourquoi ? Parce que j’ai tenu bon sur le principe de non-cumul des mandats, […], parce que j’ai osé dénoncer la communication masculiniste d’Adrien Quatennens orchestrée par Sophia Chikirou et soutenue par Jean-Luc Mélenchon, parce que j’ai défendu l’unité de la Nupes, du mouvement syndical, et de LFI pendant le grand mouvement des retraites alors que la direction LFI ne faisait que cliver, cliver et cliver encore […] », a-t-elle énuméré.

« Je tiendrai bon »

Pendant l’audition, « de bonne foi, j’ai défendu mes positions. J’ai réfuté pied à pied les accusations infondées et mensongères », a-t-elle raconté, estimant en outre que « le bureau du groupe n’avait pas le droit de prendre de telles sanctions » pour selon elle « régler des désaccords politiques par des mesures de coercition ». « Je suis humiliée, je suis en colère », a-t-elle ajouté.

Mais, « je tiendrai bon », a-t-elle prévenu alors qu’une médiation doit être mise en place « afin que le retour à la normale se passe dans les meilleures conditions », selon le groupe LFI. Interrogée sur France Inter mardi, Clémentine Autain, autre figure dissidente de LFI, s’est dite « atterrée » par cette sanction. « Le parti ne se renforce pas en s’épurant », a-t-elle estimé. « La logique qui sous-tend tout cela, c’est l’idée que le clan irait avant le mouvement », en référence directe à Jean-Luc Mélenchon et ses proches.