Mixité sociale : Le gouvernement ne veut plus attribuer de logements aux plus précaires dans les quartiers prioritaires
HEBERGEMENT•Les ménages « droit au logement opposable » ne devront plus se voir attribuer de logements dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), a précisé Matignon20 Minutes avec AFP
La mesure vise à favoriser la mixité sociale. Le gouvernement va demander aux préfets de ne plus attribuer de logements dans les quartiers prioritaires aux ménages les plus en difficulté. « Je demande donc aux préfets de ne plus installer via les attributions de logements ou la création de places d’hébergement, les personnes les plus précaires dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés », a annoncé vendredi la Première ministre Elisabeth Borne, à l’issue du Comité interministériel des villes (CIV), tenu à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines).
La fin des « Dalo » dans les quartiers prioritaires
Ce CIV, reporté à plusieurs reprises, a été pensé pour apporter des réponses sociales et structurelles aux difficultés des quartiers populaires, quatre mois après les émeutes de cet été et au lendemain d’une première salve d’annonces plutôt sécuritaires.
Ce sont des ménages reconnus « Dalo », pour « droit au logement opposable », qui ne devront plus se voir attribuer de logements dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), a précisé Matignon. Tous les ménages Dalo ne seront pas concernés par la mesure, seulement les plus précaires, a-t-on précisé au ministère du Logement. Ceux-ci se verront octroyer des logements sociaux en dehors des QPV.
Des consignes aux préfets
Les préfets auront également consigne de stopper la création de nouvelles places d’hébergement d’urgence, destinées aux personnes sans domicile, dans ces mêmes quartiers. Les ménages Dalo disposent d’un droit au logement reconnu par une commission de médiation ou la justice, et doivent être prioritaires dans l’attribution de logements sociaux.
Près de 35.000 ont obtenu la reconnaissance de ce droit en 2022 et plus de 93.000 restent en attente d’un relogement malgré cette reconnaissance, en grande majorité en région parisienne. « Toutes les difficultés ne peuvent pas être rassemblées au même endroit. La mixité est une chance. Elle est nécessaire », a martelé Elisabeth Borne.