« Nous avons besoin de décisions » de la part d’Emmanuel Macron, écrivent les élus de banlieues
colère•Le Comité interministériel des villes (CIV), qui doit permettre d’apporter des solutions aux problèmes récurrents des quartiers prioritaires, a été reporté à plusieurs reprises20 Minutes avec AFP
«Nous n’en pouvons plus des atermoiements et des reports », s’insurgent les élus de l’association Ville & Banlieue. Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, ils dénoncent les « atermoiements » de l’exécutif et les reports successifs du très attendu Comité interministériel des villes. « La concertation dure depuis plus d’un an. Nous avons fait des propositions et avons désormais besoin de décisions à la hauteur des lourdes difficultés des habitants de nos quartiers », écrivent ces élus dans leur courrier, intitulé « l’Appel de Lyon », à l’occasion des 40 ans de leur association à Lyon.
Le Comité interministériel des villes (CIV), qui doit permettre d’apporter des solutions aux problèmes récurrents des quartiers prioritaires, a été reporté à plusieurs reprises, suscitant la colère des élus de ces territoires. La prochaine date fixée pour sa tenue est le vendredi 27 octobre, a promis dans un message vidéo la secrétaire d’Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.
« Réinventer la relation entre police et population »
Sans réclamer de mesures précises, les élus appellent entre autres l’Elysée « à réimplanter des services publics locaux et nationaux au cœur des quartiers populaires », à « réinventer la relation entre police et population », trois mois après une vague historique d’émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel. « Vous devez être attentif aux désespérances, qu’elles résultent de l’isolement des territoires ruraux ou de la précarité des territoires urbains », poursuivent-ils.
« Je comprends votre mécontentement », a répondu la ministre chargée des Collectivités, Dominique Faure, seule représentante du gouvernement présente à l’évènement. « Les réponses que vous attendez ne viendront cependant pas d’un côté ou de l’autre. Elles doivent se faire dans la concertation et le faire-ensemble », a-t-elle dit. « S’il n’y a pas de réponse forte et puissante, (…) c’est les habitants, qui par leur abstention, voire par des votes qui peuvent être considérés comme contre-nature, qui réagiront ! », a prévenu en conférence de presse Damien Allouch, maire (PS) d’Epinay-sous-Sénart.