D’ici quelques jours, la vie politique française reprendra son cours après quelques semaines de congé parlementaire. Dès mercredi, Emmanuel Macron et son gouvernement se réuniront pour leur premier Conseil des ministres de cette année politique 2023-2024. Côté opposition, la gauche et Les Républicains vont aussi faire leur rentrée à l’occasion de rassemblements et meetings.

Le chef de l’Etat et son projet politique « d’ampleur »

L’exécutif se retrouve mercredi à l’Elysée pour le Conseil des ministres de rentrée, un mois après un remaniement a minima. Cet été, Emmanuel Macron est resté particulièrement discret au Fort de Brégançon : juste un discours-fleuve jeudi lors des commémorations de la Libération de la cité varoise, sur des futures commémorations à venir sur les soldats de la Libération.

Le chef de l’Etat n’a pas encore évoqué l'« initiative politique d’ampleur » annoncée cet été et attendue pour la fin du mois. Emmanuel Macron entend rencontrer les « forces politiques de l’arc républicain », - sans le RN ni LFI –, pour « déterminer des projets sur lesquels cheminer ensemble ». Mais pas question de coalition pour un président privé de majorité absolue à l’Assemblée.

Au menu, selon l’Elysée : écologie, services publics, travail, ordre, progrès, immigration… L’initiative vise sans doute à obtenir un minimum de concorde alors qu’approchent la Coupe du monde de rugby (8 septembre) et les Jeux olympiques de 2024. Mais les douze mois qui s’ouvrent seront également marqués par deux échéances électorales : les sénatoriales du 24 septembre et les européennes en juin.

De nouveaux 49.3 quasiment assurés pour Borne

Confirmée du bout des lèvres à Matignon, Élisabeth Borne doit de son côté recevoir cette semaine les chefs des partis de sa majorité et tenir des réunions sur le budget, rendez-vous crucial de la rentrée avec de nouveaux 49.3 quasiment assurés.

Un séminaire gouvernemental est dans les tuyaux pour la semaine suivante, qui verra également la Première ministre intervenir lors de la rentrée du Medef. Après une première année agitée - réforme des retraites, émeutes –, dans quel état se trouve sa majorité ? Les rentrées de Renaissance, du Modem et d’Horizons attendront la mi-septembre, voire début octobre. Mais un ministre n’entend plus attendre et se projette déjà sur la présidentielle de 2027 : Gérald Darmanin.

Gérald Darmanin tacle les « bobo-libéraux de gauche » de la macronie

Dimanche 27 août, dans son fief de Tourcoing (Nord), le ministre de l’Intérieur tient sa première rentrée politique sur le thème des classes populaires, trop oubliées selon lui des « techniciens » et des « bobo-libéraux de gauche » de la macronie. Compliments à l’adresse du président et de la Première ministre lancés par l’ex-dirigeant LR, encouragé pour l’Elysée par Nicolas Sarkozy.

Une nouvelle pierre de l’ancien président dans le jardin des Républicains (LR), qui tiennent leur rentrée le même jour à Levens (Alpes-Maritimes), dans le fief de leur patron Éric Ciotti, avec la présence annoncée de Laurent Wauquiez.

La gauche s’enlise dans la controverse Médine

A gauche aussi, la rentrée sera animée. Coalisés sous la bannière Nupes à l’Assemblée, les partis additionnent aussi les amabilités. Les Insoumis sont furieux de n’avoir rien obtenu de leurs camarades en vue des sénatoriales comme de leur refus d’une liste unique aux européennes.

Ecologistes et Insoumis se sont quand même trouvé un point commun : Médine. La présence du rappeur, accusé d’antisémitisme, notamment après un tweet controversé, aux « journées écologistes » puis aux « Amphis » de La France insoumise crée la querelle chez les Verts et fournit un angle d’attaque à la droite et à la majorité.

« Ce tweet est antisémite, ça ne fait pas l’ombre d’un doute » et « il aurait dû le reconnaître », a déclaré Sandrine Rousseau, soulignant que la venue du rappeur doit être conditionnée à la reconnaissance de sa « faute ».

Médine débattra aussi samedi prochain chez LFI avec la patronne des députés insoumis Mathilde Panot. Mais l’accueil à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) est moins réservé. « Médine n’est pas raciste », a évacué Jean-Luc Mélenchon. Des excuses, « je pense qu’il n’aurait même pas dû en formuler », a expliqué samedi le député LFI David Guiraud.