MESENTENTEL’Assemblée de Corse ne s’accorde pas sur un projet d’autonomie unique

Corse : L’Assemblée de l’île ne parvient pas à se mettre d’accord sur un projet d’autonomie unique

MESENTENTELes élus corses négociaient depuis deux jours sur un texte à présenter à l’exécutif au sujet de l’avenir institutionnel de l’île
20 Minutes avec AFP

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Pas de fumée blanche entre les politiques en Corse. A l’issue de deux jours de session extraordinaire, l’assemblée de l’île n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un projet d’autonomie unique, aboutissant à deux textes mercredi soir, l’un des nationalistes quasi unis, l’autre de l’opposition de droite.

Fin février, lors de la reprise des discussions sur l’avenir institutionnel de l’île, à l’arrêt depuis six mois, Emmanuel Macron avait répété être prêt à inscrire d’éventuelles évolutions dans son projet de réforme constitutionnelle, à charge pour les élus corses et le ministère de l’Intérieur de lui présenter « une proposition (…) avant le 14 juillet ». Il avait également répété ses lignes rouges : maintien de la Corse dans la République et refus de créer deux catégories de citoyens.

De longues négociations infructueuses

Après des dizaines d’heures de discussions à huis clos et d’échanges dans l’hémicycle, deux textes ont donc été soumis au vote à Ajaccio. Le premier texte a été signé et adopté (46 voix sur 63) mercredi vers minuit par la majorité autonomiste du président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, l’opposition indépendantiste de Core in Fronte et l’opposition autonomiste du PNC Avenzemu.

Ce document réclame la « reconnaissance juridique du peuple corse », « un statut de coofficialité de la langue corse » et la reconnaissance du « lien entre le peuple corse et sa terre » via « un statut de résident ». Il souhaite que l’accord politique trouvé soit soumis à un référendum en Corse et figure sous forme d’un « titre dans la Constitution consacrant l’autonomie ». Ce texte reprend en fait les grandes lignes du rapport de Gilles Simeoni dans lequel il exposait sa vision de l’autonomie pour la Corse, à savoir celle d’un pouvoir législatif dans tous les domaines pour l’Assemblée de Corse, sauf ceux relatifs au régalien.

Le groupe d’opposition de droite Un Soffiu Novu a voté contre (16 voix) et la seule élue indépendantiste de Corsica Libera, Josepha Giacometti, s’est abstenue.

Les deux projets vont être soumis à Gérald Darmanin

Le second texte, une motion de U Soffiu Novu, appelle, lui, à un simple « pouvoir d’adaptation » des lois françaises aux spécificités corses, sans gestion autonome de l’éducation et de la santé et sans transfert de la fiscalité. Il a été rejeté par deux groupes nationalistes (majorité autonomiste et indépendantiste, 39 voix sur 63). Cette opposition a suscité la colère du groupe de droite qui a reproché à la majorité autonomiste de Gilles Simeoni de ne pas avoir respecté un « pacte de non-agression ».

Au total, six propositions d’évolution institutionnelle pour l’île avaient été présentées avant d’aboutir à ces deux textes. Ceux-ci doivent maintenant être soumis au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait appelé les élus corses à présenter des « propositions les plus unanimes possibles ».