audition muscléeLe sénateur Husson raconte son altercation avec Mohamed Sifaoui

Fonds Marianne : « Jamais de la vie, je ne baisse le regard », témoigne le sénateur Husson, pris à partie par Sifaoui

audition muscléeDans un échange diffusé par Public Sénat, Mohamed Sifaoui s’adresse de manière très véhémente au sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur de la commission d’enquête sur le Fonds Marianne
Guillaume Novello

Guillaume Novello

L'essentiel

  • Le journaliste Mohamed Sifaoui était entendu ce jeudi par la commission d’enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne, sur lequel pèsent des soupçons de détournement de fonds publics.
  • Un extrait de l’audition diffusé par Public Sénat montre un échange virulent entre le journaliste et le rapporteur, le premier ne cessant de provoquer le second.
  • Le sénateur Jean-François Husson explique à 20 Minutes comment il a sur garder son calme pour ne pas « alimenter la mise en scène » de Mohamed Sifaoui.

« Gardez vos nerfs monsieur le rapporteur, allons sur le fond », assène Mohamed Sifaoui lors de son audition jeudi par la commission d’enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne et les soupçons de détournements de fonds publics. Particulièrement visé par le journaliste, le rapporteur Jean-François Husson, sénateur LR de Meurthe-et-Moselle, est au cœur d’un échange virulent filmé et diffusé par Public sénat. On y voit Mohamed Sifaoui, dont l’association (USEPPM) pour laquelle il était directeur des opérations a été la principale bénéficiaire du fonds, à hauteur de 355.000 euros, traiter avec mépris voire morgue le rapporteur.


L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


Aux questions précises de Jean-François Husson, le journaliste répond ainsi : « C’est ce que je suis en train de faire, en étant le plus détaillé possible même si ça vous embête parce que l’heure du déjeuner est proche ». Ou encore avec la condescendance qui hérisse le poil : « Eh bien, c’est heureux que vous ayez enfin compris ». Bien d’autres auraient cédé à la provocation et en auraient « collé une » à Sifaoui, comme il le dit lui-même, mais pas le sénateur Husson.

« Sifaoui a essayé de nous balader »

Interrogé par 20 minutes, Jean-François Husson raconte : « Cette commission d’enquête se fait dans un contexte un peu délicat avec un sujet pas simple, pose le parlementaire. On est alors partis du principe qu’il fallait garder une ligne et dérouler la chronologie des faits. » Sauf que Mohamed Sifaoui, mais aussi Marlène Schiappa, auditionnée la veille, ne sont pas du genre à attendre sagement qu’on leur pose une question.



« Je sens très vite que leur volonté est de donner le tempo, mais ce n’est pas eux de le donner, ce sont eux qui sont auditionnés, raconte Jean-François Husson. Sifaoui a essayé de nous balader. Nous lui demandions des faits, il nous a donné de la théorie. » Surtout le sénateur perçoit que le journaliste essaie de le provoquer pour qu’il parte dans les tours. « Il s’est dit "je vais lui en mettre une" et on va voir ce que ça va donner, analyse le rapporteur. Il voulait être le boxeur qui avait de l’allonge. Mais ce n’est pas la fête à la saucisse et il fallait garder la distance. »

Ne pas « alimenter la mise en scène »

Et de fait, Jean-François Husson parvient à garder son calme et ne pas tomber dans le piège tendu par Mohamed Sifaoui. L’audition étant filmée et diffusée en direct, il affirme ne pas avoir voulu « alimenter la mise en scène » du journaliste. Il ajoute que son comportement était dicté par la volonté « d’être à la hauteur de la tâche et de l’Assemblée ».


Notre dossier sur le fonds marianne

Mais Jean-François Husson n’entend pas pour autant s’écraser. Et lors de l’audition, il a eu des rappels fermes à l’endroit de Mohamed Sifaoui quand celui-ci poussait le bouchon trop loin, tout en ne lâchant rien sur ses questions. « Jamais de la vie, je ne baisse le regard », affirme-t-il. Mais pour lui, cette attitude offensive n’est pas « la bonne stratégie » : « Après il a eu table ouverte sur BFMTV où il est parti dans ses délires, mais au final, ça l’a beaucoup discrédité. »