Réforme des retraites : Gérard Larcher veut que le Sénat aille « au bout » de l’examen du projet de loi
DEBATS•Le projet de loi portant sur la réforme des retraites arrive ce jeudi dans l’hémicycle du Sénat20 Minutes avec AFP
Gérard Larcher compte saisir l’occasion du débat sur les retraites pour montrer que le climat politique est beaucoup plus apaisé au Sénat qu'à l’Assemblée nationale. La chambre haute doit aller « au bout » de l’examen du projet de loi de réforme des retraites, a ainsi plaidé mercredi son président, affirmant vouloir faire le « maximum » en son pouvoir pour y parvenir, à la veille de l’arrivée du texte dans l’hémicycle.
Alors que l’Assemblée n’est parvenue à éplucher que deux des 20 articles du projet de loi dans le temps qui lui était imparti, « le Sénat doit aux citoyens et aux partenaires sociaux un débat sur l’ensemble du texte », souligne Gérard Larcher dans un entretien au Figaro.
Au Sénat, « nous n’avons pas La France insoumise »
Au Palais-Bourbon, les discussions s’étaient enlisées en raison des milliers d’amendements signés en particulier par l’opposition de gauche. La tonalité devrait donc être différente au Sénat, dominé par la droite, et où « nous n’avons pas La France insoumise », fait valoir Gérard Larcher.
« La tradition sénatoriale nous conduit à un débat sur le fond, au respect des différences et à une certaine conception de la démocratie représentative », insiste le président du Sénat, mettant en exergue « les propos » des présidents des groupes communiste et socialiste Éliane Assassi (CRCE) et Patrick Kanner (PS) qui lui « semblent plutôt s’inscrire dans cette tradition ». « Ils exprimeront leurs désaccords, mais le feront dans le respect de l’institution ».
Gérard Larcher appelle aussi à ne pas « dévoyer » le droit d’amendement, alors que 4.718 ont été déposés avant le début des 110 heures de discussion prévues. « S’il devait y avoir une obstruction, on utilisera tout simplement les moyens constitutionnels et ceux de notre règlement. Je ferai le maximum qu’un président d’assemblée peut faire pour aller au bout de ce débat », prévient-il.
Pour Larcher, le gouvernement ne doit pas « reculer »
Observant que la réforme proposée par le gouvernement, qui reporte l’âge de départ de 62 à 64 ans, est celle « votée il y a quatre ans au Sénat », il pose deux points d’attention : « la situation des seniors » et « les carrières des femmes » qui « sont des sujets importants ». « Le gouvernement a un objectif, la majorité sénatoriale, des exigences. Il faut faire coïncider tout cela. (…) Le texte qui sortira ne sera pas celui du gouvernement mais celui du Sénat », prévient-il encore.
Face à la grande journée d’action syndicale du 7 mars, il exhorte en outre l’exécutif à la « constance » et au « courage ». « Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait reculer », ajoute-t-il.