Dîner de Laurent Wauquiez : L’opposition déplore l’absence de « transparence » de l’élu
DîNER AU SOMMET•Le groupe socialiste et écologiste, qui avait demandé que la Région lui fournisse la liste des invités et des justificatifs des dépenses engagées lors du dîner, déplore ce lundi avoir reçu une fin de non-recevoir20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- La tenue d’un « dîner au sommet », organisé au mois de juin par Laurent Wauquiez et se chiffrant à plus de 1.100 euros par convive, fait actuellement d’objet d’une enquête du Parquet national financier.
- Le groupe d’opposition a la région Auvergne-Rhône-Alpes avait obtenu auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs d’avoir accès à la liste des invités et des justificatifs des dépenses engagées.
- Seulement, la présidence a refusé de lui fournir. Ce qu’il déplore.
L’opposition socialiste et écologiste au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a affirmé lundi que le président LR de la région Laurent Wauquiez se « refusait à la transparence » en ne révélant pas des documents réclamés sur un coûteux dîner qui fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier (PNF).
Le « dîner des sommets », organisé pour 90 personnalités fin juin 2022 à l’invitation de Laurent Wauquiez dans un château, d’un coût d’un peu plus de 100.000 euros - soit plus de 1.100 euros par convive, repas et location comprise –, a suscité une pluie de critiques en octobre, après des révélations de Mediapart.
Justificatifs des dépenses
Les Socialistes, écologistes et démocrates, premier groupe d’opposition à la région, rappellent lundi dans un communiqué qu’ils avaient obtenu un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Celle-ci, rappellent-ils, avait donné fin janvier un mois à l’exécutif régional pour produire les pièces demandées par l’opposition.
Ces élus ont notamment réclamé communication de la liste des invités et des justificatifs des dépenses. Ils ont par ailleurs demandé la liste des réceptions de ce type organisées depuis 2015 et de celles qui pourraient être programmées.
Mais ils ont annoncé lundi n’avoir « toujours pas reçu les documents » alors que, dans l’intervalle, le PNF a ouvert une enquête préliminaire en décembre « pour favoritisme, recel de favoritisme et détournement de fonds publics » après les révélations de Mediapart et un signalement du groupe EELV.
Une « atteinte au déroulement des procédures engagées »
Les motivations de ce refus ont été exposées dans un courrier en date du 24 février, communiqué à la presse par l’opposition, dans lequel l’exécutif régional indique que la communication de ces documents « porterait atteinte au déroulement des procédures engagées ».
« Le code des relations entre le public et l’administration dispose que les documents, dont la consultation ou la communication porterait atteinte au déroulement des procédures engagées devant les juridictions ou d’opérations préliminaires à de telles procédures, sauf autorisation donnée par l’autorité compétente, ne sont pas communicables », a insisté la région lundi auprès de l’AFP. « Ces élus socialistes, qui sombrent dans la démagogie, devraient enfin se mettre au travail sur les sujets qui concernent les habitants de notre région », poursuit-elle.
« Si le président de région n’avait rien à se reprocher, pourquoi ne nous communique-t-il pas les documents demandés ? De quoi a-t-il peur ? », interrogent de leur côté les élus verts et socialistes, affirmant que « les Auvergnats et des Rhônalpins ont plus que jamais le droit de savoir comment l’argent de la région est utilisé ».