Gérald Darmanin désigne les « préfigurateurs » de sa réforme contestée de la police
Listing•La nouvelle organisation souhaitée par le ministre de l’Intérieur prévoit de placer tous les services de police d’un département sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale20 Minutes avec AFP
Céline Berthon, Jérôme Bonet, Fabrice Gardon, etc. Gérald Darmanin a désigné vendredi les « préfigurateurs » des futures nouvelles directions nationales de sa réforme de la police, contestée depuis des mois par les enquêteurs de la police judiciaire, et étrillée mercredi dans un rapport du Sénat, a-t-on appris auprès de son entourage. Les directeurs nationaux préfigurateurs nommés vendredi par Beauvau sont les responsables déjà en poste, chacun dans leur domaine. « Il faut voir cela comme un signe de confiance et de continuité dans l’équipe actuellement en place », commente-t-on dans l’entourage du ministre.
Céline Berthon, directrice centrale de la sécurité publique (DCSP), Jérôme Bonet, directeur central de la police judiciaire (DCPJ) et Fabrice Gardon, le directeur central de la police aux frontières (DCPAF), ont ainsi été nommés préfigurateurs des directions nationales. Le patron du renseignement territorial, Bertrand Chamoulaud, et Stanislas Cazelles, directeur des ressources et des compétences de la police nationale, complètent la liste.
Ces désignations interviennent avant même le rendu des travaux des missions parlementaires conduites à l’Assemblée nationale et au Sénat dans les prochains jours, préalables à la concertation, avait dit le ministre.
Les directeurs zonaux, l’échelon inférieur aux directeurs nationaux, seront désignés « avant l’été » et les directeurs départementaux seront choisis « entre octobre et décembre (…) parmi les cadres actuels des différentes filières », ajoute Beauvau.
La réforme mise en œuvre tout au long de l’année 2023
La nouvelle organisation souhaitée par le ministre de l’Intérieur prévoit de placer tous les services de police d’un département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ - sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet. Chacune de ces filières disposera d’un directeur national, dont la nature de l’autorité sur les services dans les territoires est toujours âprement débattue.
La réforme, qui sera mise en œuvre tout au long de l’année 2023, a suscité une fronde inédite au sein de la police judiciaire. Celle-ci craint un « nivellement vers le bas » de leur filière, qui intégrera les services d’investigation de la sécurité publique plombés par un stock énorme d’affaires en souffrance, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.