CrispationEmmanuel Macron doit rassembler ses troupes avant sa réforme des retraites

Réforme des retraites : Premier Conseil des ministres de 2023, l’occasion d’afficher l’unité gouvernementale

CrispationLa réforme des retraites sera présentée à la mi-janvier aux Français et au gouvernement, avant un examen potentiellement houleux à l’Assemblée nationale et une possible fronde dans la rue
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Premier Conseil des ministres de 2023, premiers défis pour l’exécutif. Ce mercredi, Emmanuel Macron préside le premier Conseil des ministres de l’année. Après une année 2022 pleine d’une incertitude avec la guerre en Ukraine et ses multiples retombées géopolitiques, économiques et financières, cette réunion doit permettre au chef de l’État de galvaniser ses troupes avant la présentation de la réforme des retraites, très critiquée par les partenaires sociaux.

La réforme des retraites sera présentée le 10 janvier aux Français, puis le 23 en Conseil des ministres, avant un examen potentiellement houleux à l’Assemblée nationale et une possible fronde dans la rue.

L’année 2023 sera l’année de la réforme des retraites

Le président de la République a planté le décor dès ses vœux aux Français le 31 décembre, confirmant que 2023 serait l’année de la réforme et appelant ses concitoyens à « l’unité » pour ne pas céder à « l’esprit de division » dans des « temps si durs ».

Pour cette réunion de rentrée, il y aura « sûrement la volonté d’afficher une cohésion, un gouvernement en ordre de marche derrière le président », prédit Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences en droit public à l’université de Rouen.



Emmanuel Macron devrait braquer les projecteurs sur les chantiers à venir. Des annonces présidentielles importantes sont attendues dès vendredi sur le système de santé, au bord de l’implosion, notamment en pédiatrie.

Sur l’âge de départ à la retraite, syndicats et oppositions sont vent debout, qu’il passe à 64 ou 65 ans, contre 62 actuellement. Le gouvernement ne fait pas des 65 ans un « totem », a réaffirmé mardi Élisabeth Borne, tentant de jeter une ultime fois les bases d’un compromis.

Les syndicats devraient lancer un appel à manifester

Si le curseur s’arrête sur 64 ans, Emmanuel Macron aura beau jeu de rappeler qu’il avait lui-même évoqué cette possibilité dès le printemps. À partir de la mi-janvier, chacun aura les yeux rivés sur le climat social. Les Français vont-ils descendre en masse dans les rues pour dénoncer la réforme des retraites ? Le pays sera-t-il paralysé par les grèves ?

Ce mercredi, en Conseil des ministres, la Première ministre, Élisabeth Borne, a, d’après plusieurs participants, rappelé au gouvernement que les contexte international et national « demande [raient] à chacun ici de la résolution, de l’abnégation, de la résistance aux vents contraires, mais aussi de l’imagination ».

« Les crises de grande ampleur n’interviennent généralement pas quand la population va le plus mal mais, au contraire, dans les périodes de légère remontée du moral », estime Anne-Charlène Bezzina.