Carole Delga dénonce une réforme « injuste » des retraites et plaide pour un « Airbus ferroviaire »
Politique•Dans une interview accordée à l’AFP, la présidente de la région Occitanie appelle aussi à une refondation du Parti socialiste20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Dans une interview accordée à l’AFP, la présidente socialiste de la région Occitanie a critiqué la réforme des retraites du gouvernement et la « fracture profonde entre le président de la République et les Français ».
- Sur le plan économique, elle a plaidé pour un investissement majeur sur le ferroviaire pour coller aux besoins quotidiens des gens.
- Alors que le congrès du PS se profile à la fin du mois, elle a rappelé qu’elle n’était pas favorable à l’alliance Nupes derrière LFI.
Alors que les contours de la réforme des retraites du gouvernement se dessinent, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a dénoncé, dans une interview accordée à l’AFP, une réforme « injuste ».
« Il n’y a pas besoin de recul de l’âge de la retraite. Je suis pour qu’on retravaille la question des carrières longues et de la pénibilité, ce n’est pas encore assez pris en compte. Il y a une vraie inégalité sur l’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre. Il faut maintenir la retraite à 62 ans. Les politiques du gouvernement sont vécues comme injustes et elles le sont », a indiqué celle qui préside aussi l’association des Régions de France.
Elle a critiqué Emmanuel Macron et son « incroyable déconnexion avec la réalité », indiquant qu’il existe « une fracture profonde entre le président de la République et les Français » qui se sentent, selon elle, « méprisés ».
« J'ai toujours cru à l’union de la gauche, celle qui agit, pas celle qui s’agite »
Pour coller au quotidien des gens, elle a rappelé qu’elle était attachée au développement du rail, plaidant pour « un changement d’échelle sur l’investissement dans le secteur ferroviaire ». « Je propose aussi que l’on crée un Airbus ferroviaire au niveau européen, que l’on puisse être, l’Europe et donc la France, les leaders du train de demain. Ce serait bon pour la souveraineté industrielle, pour le climat et bon aussi pour le pouvoir d’achat », a insisté celle qui a fait « des trains du quotidien » un cheval de bataille.
Sur le plan politique, celle qui a vivement critiqué l’alliance de la gauche autour de la Nupes, a redit que, pour elle, « la gauche derrière LFI, je ne crois pas que ce soit l’avenir ». Si elle prône l’union de la gauche, Carole Delga l’envisage à travers « un projet de société qui répond aux besoins, sans se perdre dans des considérations de wokisme ou de barbecue ».
« Je partage beaucoup d’analyses avec François Ruffin. Nous sommes confrontés au même désespoir des électeurs du RN. Je n’ai pas été pour la Nupes au mois de mai, car le leadeur, c’était Jean-Luc Mélenchon. J’ai toujours cru à l’union de la gauche, mais cette gauche qui agit, pas celle qui s’agite », a-t-elle plaidé, indiquant qu’elle ne participerait pas au congrès de son parti, qui se tient du 27 au 29 janvier, pour ne « pas être dans une guerre de personnes, de chapelles ». Elle a toutefois rappelé qu’elle était « plus proche » des propositions portées par Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, qui veut incarner une troisième voie entre Olivier Faure et Hélène Geoffroy.
À lire aussi