Covid-19 : Discorde entre LFI et le RN à propos de la réintégration des soignants non vaccinés
Guet-apens•A l’occasion de leur niche parlementaire, les députés du Rassemblement national souhaitaient mettre à l’ordre du jour la proposition de loi LFI. Un coup politique qui a obligé le groupe insoumis à retirer son texte20 Minutes avec AFP
Balle au centre. Mercredi, dans l’Assemblée nationale, la France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) se sont lancé pique sur pique sur leur projet partagé de réintégration des soignants non vaccinés. Chacun accuse l’autre de coups tordus au détriment des personnels concernés.
A l’occasion de leur niche parlementaire du 12 janvier, les députés du RN souhaitaient mettre à l’ordre du jour la proposition de loi LFI sur la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19. Un coup politique qui a obligé LFI à retirer son texte mercredi matin, pour éviter tout rapprochement de la gauche et de l’extrême droite.
Coup de com' ou reddition politicienne
« Les soignants suspendus n’ont pas vocation à servir les coups de communication du RN », a expliqué le groupe insoumis et a annoncé qu’il déposerait « une nouvelle proposition de loi » sur le sujet. « Le groupe LFI retire son texte usurpé par le RN. La frontière est claire », a souligné sur Twitter Jean-Luc Mélenchon.
Dénonçant « une basse reddition politicienne », le parti d’extrême droite a accusé LFI de « passer ses intérêts politiciens avant l’intérêt général », et de préférer « sacrifier les soignants en retirant son texte plutôt que de le voir discuté à l’occasion de la journée parlementaire réservée au groupe RN ». Si LFI avait dans un premier temps paru se satisfaire de la situation, Caroline Fiat se targuant de rester l’unique rapporteure à défendre le texte sur le temps imparti au parti d’extrême droite. Mais ce choix, décrié en interne par certains insoumis, a crispé les partenaires de la Nupes.
Ce n’est pas la première fois que le RN met la gauche dans l’embarras : lors du vote de la première motion de censure LFI contre le gouvernement, dans le cadre du budget, le parti de Marine Le Pen s’était rallié contre toute attente à ce texte, divisant l’alliance de gauche et offrant clé en main un angle d’attaque à la macronie sur une prétendue collusion LFI-RN.